Echoplain est le 12000ème projet d’Emmanuel Boeuf (Emboe, Sons of Frida, Dernière Transmission et bien plus encore…), qui s’acoquine ici avec Clement Matheron (bassiste de Sons of Frida) et Stephane Vion à la Batterie (La Diagonale du Fou, Velocross). Se connaissant depuis belle lurette, les 3 gaillards sont au diapason, au service d’une noise mouchetée de post-punk qui braille et déferle. Dès This is, premier des 3 morceaux livrés sur l’EP en présence, une intro où on croit guitaristiquement entendre Sonic Youth, puis une voix sans douceur, que surplombe l’instrumentation débridée, créent une accroche. C’est assez frontal mais jamais stupidement direct. Expérimenté, Echoplain n’aura pas besoin d’un temps infini pour imposer son registre.
Il a d’ailleurs la bonne idée de nuancer ce dernier, si on peut dire, le temps d’un On her side agrémenté de breaks qui touchent presque au post-rock. L’essai reste sonic, massif, mais se pare de ces jolis encarts.
Déjà à suivre, en espérant que le projet s’inscrive dans la durée, le trio d’agités/insoumis frappe à nouveau avec For yourself qui lui aussi, au beau milieu d’une averse sonore, place des pseudo-accalmies bienvenues. On crie et on riffe dru, la batterie cogne autant en saccades que dans l’option galopante, la basse charpente le bazar comme il se doit et le tour, court, est joué. On n’en attendait pas moins, on en voudrait maintenant plus. Cet EP inaugural prouve en tous les cas que la valeur, souvent sans pour autant dire toujours, provient de musiciens aguerris, sorte de « vétérans » au parcours qui leur permet tout ou presque. Animés par l’envie de jouer, sans cesse, et de créer, ceux d’Echoplain viennent de signer 3 morceaux sauvages et bourrus, tempérés à l’occasion, qui font qu’on leur accorde déjà toute notre attention.