Duo lo-fi/indie composé de Julie Bugnard & Isumi Grichting, soit PANZER SOUCHON (guitare, voix, batterie) et ULTRABALASTE (batterie, voix, guitare), Sun Cousto sort avec ce Satan and I walk under a rainbow son tout premier opus. On y entend, avec délices, des voix 90’s délicates, sur des trames lo-fi simples et tantôt douces (You bring the sunshine), tantôt bien plus noisy (l’excellent, lui aussi, Going into the sun). Vaselines, Beat Happening, les références s’imposent et l’amateur de l’époque ici honorée trouvera là plus que son compte.
Le début promet d’ailleurs vite, avec un Sun is out au ralenti, psyché dans la répétition de ses notes. Il hausse assez vite le rythme sans se séparer de son côté lascif, les chants y font effet de par leur abords soyeux. Si l’entrée en matière avoisine les 10 minutes, elle convainc et démontre que les 2 donzelles ont de quoi retenir durablement l’attention. Elles font aussi leurs preuves sur des formats presque folk, tel leur Sun is up qui ne fera en aucun cas faiblir leur ouvrage. Posées ou plus « aiguisées », elles tirent leur épingle du jeu.
Avec Yama, les ressortissantes de chez We Don’t Make It Records font se succéder tempête sonique et passages feutrés. Le procédé est maîtrisé, on finit aussi par tomber sous le charme de ces voix féminines à souhait, tout en appréciant le crachin bien conçu qui les accompagne. Ces deux-là braillent aussi parfois, telles des riot girls animées par le ressentiment. Sur Going to USA, elles livrent une trame surf subtile mais entraînante. Il n’y pas d’erreur à déceler, chacun de leurs titres est bien troussé et suscite une réelle attraction.
On les suivra sans rechigner, par conséquent, dans leurs amorces cotonneuses, d’autant plus que ce suit, sur le dit titre, est orageux et débridé (Depressive addict). On en viendrait même, presque, à regretter qu’elles ne crient pas plus que ça. Mais qu’importe car au final, le contenu est de taille. Avec huit titres, il dit tout ou presque et prendra fin sur un format long; l’éponyme Satan and I walk under a rainbow, indie-folk/lo-fi aux voix qui, en se mariant, enfantent une foutue beauté. Cette union là est faite pour durer, sur cet ultime essai les filles breakent pour ensuite emprunter des sentiers plus troublés, plus tortueux. Tout ça leur réussit parfaitement, à l’image donc de ce disque réussi de bout en bout.