Amorcée cette année par 2 concerts gratuits d’Okala, à l’occasion de la Journée du Patrimoine où des visites des lieux ont aussi et entre autres eu lieu, la reprise des lives à la Lune des Pirates prévoyait en ce pluvieux jeudi de septembre, au programme, Special Friend et Mystic Braves. Pop-rock indé 90’s à souhait et rock psyché ensoleillé, soutenu: il va sans dire qu’une fois encore, il importait de répondre présent. D’autant que le possesseurs de la Carte Lune, on les en félicitera, bénéficient d’une réduction de 5 euros à chaque concert. Les détenteurs de la Carte aux Trésors, eux, se voyant gratifiés par exemple, la veille, d’un concert de rendu de résidence de…Structures, excusez du peu! Sans compter tous les autres privilèges liés à la possession de l’une ou l’autre de ces 2 cartes, bien vite amortie lorsqu’on est un fidèle des lieux.
Les occasions de festoyer à bas prix sont donc légion, début octobre se tiendra également un concert gratuit couplé entre autres à une expo et ce soir, la première surprise est venue d’un duo hexagonal influencé, ça s’entend avec délices et sans jamais jurer, par Yo La Tengo, The Pastels, Guided by Voices, Beat Happening ou encore Deerhoof. Special Friend donc, soit Guillaume Siracusa (guitar, vocals, venu des excellents Young Like Old Men) et Erica Ashleson (drums, vocals), en paire soudée, assure un set entre lo-fi, pop nourrie par un rock belliqueux et sertie de dérapages noisy bien en phase avec l’époque de prédilection du natif d’Abbeville et de son acolyte féminin. Avec un EP à sortir…le lendemain dans sa besace, mais déjà disponible au « merch », chez Howlin’ Banana, de plus, les parisiens présentent une belle enfilade de morceaux fougueux, n’hésitent pas à faire baisser la tension pour ensuite pétarader à nouveau. On est, à nouveau, en présence d’une révélation « de chez nous »; c’est d’ailleurs loin d’être la première, ici, en ouverture. Les chants se complètent, sensibilité écorchée et attaques franches cohabitent au service d’un « gig » de haute qualité.
La pause arrive alors, c’est l’occasion pour moi de parler « musicalité » avec on ami Romain Descamps, habitué des lieux lui aussi. Aucun de nous deux n’a écouté le groupe à venir, nous avons marché « à la confiance », connaissant la fiabilité du menu Lunaire. Nous sommes bien loin d’avoir eu tort; Mystic Braves, aux mélodies 60’s légères mais alertes, aux souillures délicieuses, surprend agréablement. Il y a chez eux la beauté pop d’antan, des choeurs avenants et un trait rock affirmé vient se greffer à l’ensemble. Les arrangements sont beaux, sans surcharge. Armé de son The great unknown, sorti en 2018, Mystic Braves distribue, avec finesse et allant, du bonheur auditif.
Son set est soigné, servi à l’instar de celui de Special Friend par des compositions sans faiblesses. Le charme rétro de celles-ci fait mouche, leurs mélopées peaufinées aussi. La soirée est appréciable, la salle est d’ailleurs et sans surprises bien garnie. Mystic Braves livre des titres qu’on fredonne aisément, tant ils brillent et euphorisent de par leurs ritournelles. Le combo de Los Angeles assure, il vient parfaire un jeudi à la terminaison bien plus radieuse que le temps du jour. Tout ceci dans l’attente de la venue, ce samedi soir, de Flamingods et Indianizer pour un concert, cette fois, « Psychedelic / Exotic / Noise / Rock » pour les uns et « Psychtropical Beat » pour les autres. Tout un programme qu’il s’agit, encore, de ne rater sous aucun prétexte.
Photos William Dumont.