Après un 1er album abouti en 2017, qui faisait suite à plusieurs singles, et pas loin de 150 dates ici et là, Josy & Pony revient en force « yéyétisante » avec Eponyme, nouvel opus rutilant. 60’s avec style, féminin dans le chant et doté d’une vigueur aérienne et/ou virevoltante, l’objet fait sensation. Il pulse avec une belle musicalité sur Secte équestre, rétro et joliment décoré, dans la sobriété. Refrain efficace, énergie toute en souplesse et paroles ingénieusement naïves, traitant de sujets dignes d’intérêt, incitent à l’écoute. La crinière, encore plus appuyé avec sa rythmique imparable, démontrant qu’une fois encore, Josy & Pony n’a pas oeuvré en vain. Sullivan, mid-tempo plutôt sucré dans un premier temps mais animé puis plus offensif, faisant à son tour valoir les penchants « d’antan » du groupe belge.
Hébergé par Rockerill Records et Freaksville -ça ne s’invente pas-, ce dernier affirme ici sa posture, bien à lui, et se fend d’excès dans lesquels on suivra ses pas.
Ceux-ci nous mèneront alors à un bref interlude; Ânon petit con suit, urgent, en ayant de plus le mérite d’évoquer, adroitement, la problématique du harcèlement. Eponyme empile les titres de choix, dans lesquels on ne fera aucun choix. On s’enverra l’ensemble d’une traite; il est d’ailleurs d’un format idéal pour ça, avec ses 9 morceaux au total, souvent brefs et sans chichis irritants à la Coldplay. Indécent pur-sang aborde la condition de la femme, il le fait de manière enlevée et convaincante tant musicalement que dans le verbe. Vigoureux, rock et colérique, il précède deux chansons « de fin » pas moins méritoires.
Deux Chevaux Mustang, d’abord, aux motifs beaux et à l’énergie revigorante. Encore une réussite, racée et bien jouée, suivie d’Epilogue: manège A3. Un ultime essai étiré et répétitif, psyché et brumeux, attractif bien que l’opus, avec moins de 10 ritournelles, dégage au final un léger parfum de trop-peu. On s’en moquera bien; Josy & Pony vient de nous léguer un disque d’une qualité constante et de teneur personnelle.
Photo Benoît Libert