A l’heure de la ressortie « extended » du tout premier EP du groupe, et à quelques encablures d’un nouvel opus, Ali Veejay, de 1=0, répond à nos interrogations…
1) Pour commencer parle-moi de ce nouvel album prévu pour 2020, intitulé « Secte » ; d’où vient cette appellation et à quoi peut-on s’attendre dans le contenu ?
Quand on allait sortir Sec un pote (Orval Carlos Sibélius) m’avait suggéré de nommer le prochain comme ça. J’ai toujours eu une affinité avec la spiritualité, le mysticisme et autres trucs de perchés. Pour moi le principe d’une secte est super cool. C’est la vie telle qu’elle nous est proposée par l’école, la famille, le travail, les divertissements qui est sectaire. Globalement, toutes ces structures brident l’individu, le distraient de lui-même et par le même mouvement nourrissent son malheur.
« J’ai toujours eu une affinité avec la spiritualité, le mysticisme et autres trucs de perchés »
Le contenu ça sera sept titres, avec un morceau de 7 minutes, des morceaux chantés avec des cœurs, un morceau en anglais chanté par Dylan (guitares). C’est un putain de bel album je trouve.
2) Tu as désormais une belle longévité et une discographie fournie, qu’est-ce qui te permet de continuer à avoir « la gouache » pour continuer ?
Cette gouache est super volatile. Sans elle, la vie est naze. Sans elle, je passe à côté d’opportunités, je repousse le travail sur ma voix à plus tard, j’ai même annulé une tournée car j’avais le moral dans les pompes. C’est pas des trucs extérieurs qui me donnent la gouache, c’est la gouache qui est l’expression naturelle de la vie quand celle-ci est débarrassée d’émotions stagnantes, de prises de tête sur le passé et d’attentes confuses. En ce moment c’est la grosse gouache.
3) On peut lire, sur ton Bandcamp, des termes comme Intensité, syncope, abandon, martèlement etc, ton opus à, venir s’intitule Secte et ton groupe 1=0 ; quelle est la provenance de ce nom et pourquoi ces formules brèves mais « choc » ?
La provenance est purement intuitive, elle m’est venue lors d’un concert de Programme en 2003. Je voulais un nom absolu. Pas un truc en anglais, pas un truc à rallonge, pas un jeu de mot. Je n’aime pas le bavardage, le style pour le style. On va droit au but.
« L’album…boycottera les plateformes de stream »
4) Revenons à « Secte », déjà très attendu par les adeptes de ton créneau si singulier ; qu’en attends-tu, toi, et comment s’est déroulée sa conception ?
Pas d’attente, juste la fierté de pondre un putain de beau disque qui clôt un cycle. Nous avons répété les morceaux pendant trois ans avec des arrivées de bébé + déménagements + coup de blues qui ont ralenti le process. L’album sortira en version numérique sur le Bandcamp et boycottera les plateformes de stream.
5) Tu officies désormais en quatuor, auparavant c’était en duo. Quels avantages et inconvénients cela occasionne t’il ?
Quatuor : puissance, dimension organique, chacun n’a qu’une tache à effectuer. Mais tout coûte plus cher, met plus de temps à se faire avec un quatuor. Tu vas trouver plus d’opportunités de jouer avec un duo, vu qu’il s’avère moins onéreux que le quatuor. Je prépare de nouveaux morceaux solo d’1=0 mais c’est encore une autre histoire.
« La plupart des groupes français sur lesquels je tombe, je trouve leur écriture bavarde, maniérée et insipide »
6) Pour finir, quel regard portes-tu sur la scène rock française ; existe-t’il des groupes dont tu te sens proche dans l’esprit ou la démarche ?
A part Mendelsson qui réalise des morceaux super classes, je ne m’intéresse pas à ce que font les autres. La plupart des groupes français sur lesquels je tombe, je trouve leur écriture bavarde, maniérée et insipide. Mais ils ne sont que le reflet du monde.