Duo franco-américain s’entourant de musiciens changeants, Parlor Snakes a déjà fait parler la poudre avec des sorties antérieures retentissantes, dont un second opus éponyme enregistré avec Matt Verta-Ray « from Heavy Trash« .
Sur ce Disaster Serenades qui débute sous haute tension rock (Darkness rises et ses accents tribaux obscurs en introduction, qui suinte ensuite un rock aussi stylé que venimeux, puis Das meer et ses riffs appuyés entièrement entêtants), Eugénie Alquezar et Peter K continuent à oeuvrer à un niveau élevé. Chant à la fois mutin et sensuel, rythmique qui frappe et guitares offensives sont de la partie et la qualité des morceaux, d’emblée, fait le reste. S’il n’inclut « que » neuf titres, Disaster Serenades n’en compte aucun qui prête le flanc à la critique. Ainsi, Wonderland reconduit un rock épineux, griffu, mélodieux aussi mais dans le flux d’une énergie débridée. Tout cela est bien exécuté, nuancé avec panache et sans trop retomber en intensité. Le plaisir est grand, l’écoute fiévreuse.
Arrive alors le single du disque, Marc Bolan’s 5th dream. On ne rêve pas, c’est une merveille de subtilité bluesy que Parlor Snakes trousse en l’occurrence. Bolan apprécierait, en ce qui nous concerne on accède volontiers à ce qui constitue une belle accalmie, racée, dans le répertoire plutôt fougueux du groupe. Il n’empêche, c’est dans l’option remontée qu’on les préfère et en ce sens, Delicate creatures marie le sulfureux et le plus « tranquille » avec aplomb. Le résultat, quelle que soit sa constitution, sa teneur, demeure intense. La mordante musicalité de l’album en fait un effort fort, de ses coups de sang comme de ses plages apaisées qui, vite, font monter la pression (Serpent, chanté en Français, doté d’un fond sombre).
Avec End of love, Parlor Snakes se fera…aimer. On est pour le coup dans des eaux pop-rock alertes, tendues. Les guitares y vont de leurs assauts, marquants. Dans la foulée, on aimerait entendre, à nouveau, un titre percutant. Nylon & milk ne ne nous en donnera pas l’occasion; retenu, soyeux, il honorera les penchants mesurés du combo parisien.
Enfin, c’est un Frequency ravageur, entre élans garage et énergie punk, qui tire la dernière salve d’une livraison à nouveau aboutie, bien assise entre énergie juteuse et instants tempérés. Parlor Snakes, quand bien même on le savait déjà, se présentant de façon définitive comme une formation ayant largement dépassé le stade du simple espoir aux possibilités avérées.
Photo: Rod Maurice.