A chercher, à fouiner dans les sorties estampillées, par exemple…Freaksville, on sait que fréquemment, on trouvera des pépites. C’est le cas avec Turquoise, jeunes bruxellois ayant grandi dans la nostalgie d’une époque qui n’est pas la leur, riche en genres et en opus qu’on ne vendra pas aux Puces; les 80’s.
Sur ce premier EP, qui porte son nom, le combo Belge trousse quatre titres entre dream-pop, new-wave et cold-wave émancipée de son allégorie. Ca prend de suite, car tout est associé avec dextérité. On peut passer de synthés aux motifs simples, aériens/virevoltants, à des guitares qui cinglent. Les mélopées nous portent (Parabole) mais avant ça, Miroir aura déjà « balancé » une new-wave aux bordures cold, délicieuse. Le chant féminin, doucereux, amenant une touche de légèreté non négligeable.
A l’écoute, je pense à notre The Cure, Cocteau Twins ou Slowdive mais il est audible que Turquoise, talentueux, est bien loin de se résumer à ces quelques sources. Il trace de beaux contours, les siens, et livre un premier produit sans écarts. Celui-ci se pare même de belles envolées soniques dont on profitera largement, comme sur la fin du morceau introductif. Mirador, second morceau de la rondelle, présentant une vêture new-wave assez alerte, entre retenue et passages débridés. Turquoise trouve des sons qui le créditent, malmène ses plans « dreamy » mais les soigne aussi (Chat noir).
Turquoise, à sa palette, mêle plusieurs couleurs: le bleu du céleste, le gris d’un léger désenchantement, le rouge d’élans où l’excès sonore guette. Il laisse derrière lui un effort probant, qui le place dans nos tablettes et suscite le désir d’en entendre davantage. C’est déjà beaucoup, le genre développé est attractif, personnel, bien ouvragé. On souhaitera donc à Turquoise, abrité par un label fiable, de s’inscrire dans la durée et de nous proposer, à l’avenir, des sorties aussi estimables que l’EP chroniqué ici.