Groupe de filles basé à Los Angeles, The Paranoyds pratique un rock tapageur, punky parfois (Egg salad), qu’accompagnent des synthés simples et qu’ornent, comme sur le titre en question, des breaks posés là où il faut. Avec ce Carnage bargain, les Américaines bastonnent de suite et Face first envoie un rock efficient, singulier aussi dans le sens où les claviers y prennent une part égale à celles des guitares et de la rythmique. En mélodie tendue, le quatuor dégage aussi un petit côté riot girl loin d’être déplaisant, et s’autorise des dérapages sonores bienvenus. L’éponyme Carnage bargain confirme, en m’évoquant Foil dans une version féminine hautement crédible, la fiabilité des donzelles. Girlfriend degree, aux voix qui se complètent, est tout aussi emballant. Concis et sans chichis, mais bien conçus, les morceaux de l’album ont du coffre.
Bear, qui se fait bruitiste, étire le plaisir. Ces quatre-là jouent, elles ne sont pas dans la pose loin s’en faut. Vitaminé, leur rock est dans le rouge à l’image de leur tenue vestimentaire, de cette même couleur. Hungry sam est fidèle à une option bourrue et encanaillée, les claviers y brodent des motifs décisifs. Les guitares y sont autant imaginatives, simples sans être creuses. Au contraire, chacun des éléments est mis au service du groupe et de son rendu. Courtney, à l’amorce magnifique, adoucit le propos. The Paranoyds n’y perdent rien, leurs choeurs touchent le coeur et en alliant douceur et élans déviants, elles se distinguent.
La différence est donc faite, il nous reste alors 2 morceaux à dévorer. Laundry cogne et fonce, il fait de cette fin d’album un moment mémorable. Les dames sont souvent dans l’énergie, développent de bonnes idées et atteignent ce faisant un rang élevé. Heather doubtfire, dernier de leurs morceaux qualitatifs, oscille lui entre coups de semonce et breaks lestes. Avec Carnage bargain, The Paranoyds laissent derrière elles une trace sonique troussée avec brio, et peut-être bien l’un des albums de la rentrée à venir.