Il est rare que je chronique des groupes polonais. Non pas qu’ils soient mauvais, loin s’en faut. J’en découvre peu, là est le problème car à l’écoute de Bastard Disco, bien éloigné du dit disco, la nostalgie 90’s m’envahit. Qualité oblige, je pousse bien fort le volume de ce China Shipping. Clear! me cogne avec son rock agité, tapageur. Mais je me projette, là. Avant ce morceau, Sophia aura présenté un groupe entre retenue et giclée, massif et riffant.
Attiré par l’entrée en matière, on se dit déjà qu’il faudra les estimer, ces gaillards de Varsovie. Future crimes, noise, leste et mélodieux mais avec une certaine « perversité » sonore, nous le confirme. Tumultueux, il précède Time traveller. Ce dernier mène sa barque entre mélopée soignée, allant incoercible et dérapages sonores. Bastard Disco fait ses preuves et signe pour le coup un début magistral. Passé le Clear! évoqué plus haut, Shining confidence brille dans un premier temps par sa subtilité. Mais sa sagesse s’encanaille vite tout en conservant des aspects mélodiques.
Les influences sont multiples mais jamais criantes. Ministry of self-defence braille, noise à tout-va. Game of patriots hausse la cadence, malmène les ritournelles et retourne la place. On n’est vraiment pas dans le Disco ou alors il s’agit, plutôt, de Bastard Disco. On peut faire, aussi, dans le sensible saccadé (Sink or swim). Bastard Disco, s’il se montre agité, propose des mélodies qu’on retiendra. Il se retient -parfois-, lâche la bride -parfois aussi-, trouve le ton juste à coup sûr et en toutes circonstances.
Avec B-side son, il attaque franchement, impose un rythme galopant. La conclusion est bonne, comme le reste. Elle fait du bruit, elle te renvoie en terres 90’s, elle bousille les mélodies sans les abîmer, les préserve en les déchirant. Ce faisant, Yuri Kasianenko et sa troupe laissent derrière eux un disque à écouter en poussant les potards, intensif et mélodieux sans pour autant céder à la facilité.