Magicien, comédien et principalement, désormais, musicien encore influencé par ses disciplines initiales, Rubin et le Paradoxe mise sur l’alliage, ici probant, de la chanson et de l’électro.
Avec X Raisons, il nous donne en cinq titres X Raisons de croire en lui. Son verbe est amer-poétique, son étayage virevolte et n’ennuie jamais. Les synthés, privilégiés, le portent et le font vivre. Sur A quoi bon, qui lance la danse, on pensera à Christophe et Taxi Girl. Le premier pour le sentiment qui émane du rendu, les seconds pour ces trames synthétiques entraînantes qui le font « pulser ». Rubin et le Paradoxe signe pour débuter un mini tube de pop française aux angles électro. L’éponyme X raisons, ses synthés cold, sa voix sucrée et désabusée, frappe plus que juste; ici encore, c’est une chanson aux airs de standard d’un genre -le sien-, que Rubin nous refile.
On est preneur, cela va de soi. On met notre corps à sa disposition, comme il le demande dans le dit titre. Il danse, ce corps, à l’écoute de l’ep en présence. Il se libère.
Avec Père, il oscille entre légèreté et impact plus marqué, plus acidulé. Le discours, on le notera, vaut la peine d’être pris en compte. Voilà un homme doué, expressif. Il a de plus la bonne idée de maintenir le cap, celui de la sincérité, de la créativité, sur Avalanche. Sans être la déferlante annoncée, le morceau porte une électro-pop aérienne, magnifiée une fois de plus par les claviers. Une fois de plus, on y navigue de belle manière entre « virevoltance » et modération. On accroche, à vrai dire, de plus en plus au fil de l’écoute. Ex quo-vadis pose peut-être trop le jeu, certes (on commençait à s’accoutumer à ces essais vifs/légers, parfaits), mais il boucle l’ep en nous emmenant ailleurs, dans la sphère des désillusions porteuses d’illusions que X Raisons met adroitement en son.