Après un Violence ultimatum datant de la fin d’année 2018, virulent et percutant, Jorge Bernstein & the Pioupioufuckers gazouillent à nouveau avec cet EP aux cinq titres qui naviguent entre garage, punk, rock et encarts bluesy. Compte-rendu du conseil d’administration du 30 septembre 2018, c’est son nom, donne l’impression que la réunion a plutôt été agitée. Un album est prévu après la rentrée, pour l’heure et dans l’attente nous avons d’emblée un Jesus come closer leste, asséné, aux excès rythmique-guitare bienvenus. Un premier jet lancinant, pénétrant, qui en annonce une flopée d’autres assez impactants.
C’est ainsi le cas avec Haunted by the boogie, taillé dans un rock bluesy lui aussi lourd et riffant. On est dans du bien trempé, on savait de toute façon que les gaillards savaient faire. Ils sont de plus prolifiques et le disque, enregistré en prises live au Studio La Douche/Aubind’son par Dimitri Dupire, sent l’urgence.
We all are fuckers va en ce sens; il fonce, dézingue tout sur son passage. La cadence monte d’un cran, le morceau livre de surcroît un refrain qu’on aura tous envie de brailler allègrement. Bernstein corporation sert ensuite un rock’n’roll bourru, authentique comme peuvent l’être les sorties du groupe. C’est bon à l’écoute et scéniquement, on imagine bien la clique t’en donner pour ton fric, sans retenue. A l’image des productions du label qui l’abrite (Super Apes, basé à Nantes), voilà un opus qui gicle. Il nous éclabousse d’ailleurs une dernière fois avec Mary Stuart 1er, au chant fou, qui me rappelle les Cramps.
C’est dire la vérité de l’objet, transpercé sur cet ultime essai par des guitares qui tirent à boulets rouges. Conseillé!