Sorte de supergroupe punk à l’arrache mais diablement excitant, Louder than Death unit le dingo canadien King Khan, les Français de Magnetix (signes chez Born Bad, est-il besoin d’en faire le rappel?), Sean des mythiques Spits et un membre des Shrines. C’est dire à quel point l’album conçu par ces joyeux drilles, qui répond au doux nom de Stop und fick dich, s’annonce agité, trépidant….et excitant. Parce qu’ici, on n’est pas là pour « demander à la lune », comme l’aurait fait Sirkis. On joue, vite et dans l’urgence. On débarque et sans crier gare, on te trousse 14 morceauX garage-punk d’un niveau à faire pâlir n’importe quel représentant de la mouvance.
A partir d’un Chief sleeps in park qui braille et riffe en alliant garage et plans bluesy torpillés, c’est la déferlante. Sauvage, le projet balourde aussi de la mélodie dotée de choeurs (l’éponyme Stop und fick dich) à la Jay Reatard. On est pris dans le flux d’un torrent sonique incoercible, Erased world nous joue un plan mélodique crasseux du plus bel effet. Snot queen lâche du solo court et dégingandé, la différence est déjà faite. Long n’wavy ne contribuera pas à faire baisser l’intensité, punk qu’il est dans son chant comme dans l’énergie dégagée.
Il y a de l’explicit lyric là-dedans; normal, on n’est pas chez les oursons. Scum of the moon suinte une folie palpable, la déjante d’un Cramps n’est jamais très éloignée. On ne regarde pas dans le rétro mais devant soi; on trace. Ca nous donne une sacrée série de chansons up level, dont ce Born in 77 dont le nom, rien qu’à lui seul, résume l’esprit et le contenu. L’opus est excellent et jamais lent. Leather boy fait preuve de cette même force punk, de cette gouaille vocale récurrente. Du tout bon! Spicy chicken est tout aussi percutant, chanté sans calculer.
Plus loin, Get them talkin’ tire à boulets rouges, à son tour. Une légère nuance viendra avec Strange way, garage mais poppy avec les salissures lo-fi qui vont bien. Un régal. Et un final de très haute volée avec Baby huey, post-punk à la The Fall complètement obsédant. Un ultime essai aux humeurs versatiles, dans la lignée d’un effort qu’on n’a pas fini de se rejouer tant ses auteurs ont pour le coup réussi dans leur entreprise et prouvé que l’association de malfrats musicaux fiables pouvait engendrer un rendu sans faille aucune.