Groupe originaire de Pessac, maintenant basé à Lyon et Paris, Lobby mêle sur ce Fragrance post-punk et new-wave. Il le fait plus que bien, y laisse la part belle aux synthés qui, ainsi, nappent les dix compositions de l’album avec justesse. Entre atours 80’s et son des « 2000’s », le quatuor trouve sa posture. Il ne tarde d’ailleurs pas à nous envoûter; le titre éponyme démarre avec ces claviers ajustés, se montre cold, certes, mais avec une voix plus new-wave qui amène une coloration estimable. Sans foncer outre-mesure, sûr de sa force, Lobby débute avec aplomb. Collapse, plus vivace, confirme le positionnement du groupe entre les tendances et sa propension à faire monter la tension.
Your jail est un joyau de mélodie tourmentée, Lobby met du velouté dans ses airs froids et ça lui réussit. Chimeras place lui aussi les claviers en première ligne; c’est judicieux tant ils sont ici importants. Mais les guitares sont à l’affût, elles y vont de leurs interventions acidulées et prennent grandement part à l’attraction exercée par Fragrance.
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Lobby fait partie de ces groupes de l’hexagone, et aussi Gone, qui nous prouve que le pays regorge de combos fiables. Sombre et mélancolique, il arrive à mi-chemin de son essai avec un Heat pénétrant. Tiens, les guitares me rappellent, cette fois, Sisters of Mercy. Le constat crédite Timothée Roze Des Ordons (chant) et les siens, qui usent de tout son pour parfaire la bonne impression laissée par leur livraison. Aussi crédibles que Meager Benefits, collègue de label dans une veine plus ouvertement cold-wave, il freinent un peu sur Taking down sans y perdre en qualité.
Fragrance, c’est flagrant, est grand. Sobre aussi, souvent vif. Violence in your eyes relance la machine, les synthés retrouvent leur prépondérance, accompagnés dans leur tache par des guitares aussi fines qu’offensives. En termes de mélodies obscurcies qui enchantent, les ressortissants de Pessac s’y retrouvent. Ils se modèrent parfois, mais c’est pour ensuite mieux repartir. Somewhere est plus haché, tout aussi acceptable. Il presse ensuite le pas, les claviers (décidément décisifs) l’épaulent efficacement.
Enfin, 1881 plante une ambiance à la The Cure dans ce qu’il a de plus lancinant. J’y entends Faith et à l’écoute d’Upside down (ce n’est pas celui des Frères Reid, j’entends par là pas la même mouvance), je jubile de satisfaction, heureux d’avoir déniché, en défrichant les terres sonores de la patrie, un groupe capable de fédérer les troupes.