Foggy Bottom attire le quidam non seulement par son nom, mais aussi par ses provenances puisqu’après « étude » du trio issu de Thionville, j’apprends qu’il inclut, entre autres, d’ex-Davy Jones Locker. Fan de l’album « aux dinosaures » du dit groupe, je me précipite sur ce sept titres, nommé Une histoire à l’envers. J’y trouve une « french pop « vive et espiègle, matinée de shoegaze, qui dès ses premiers instants me met…à l’envers.
En effet, Je te vois encore fait péter une noisy pop d’époque, chantée dans notre langue -ce qui, j’en ai la nette impression, en renforce ici le charme-, dont le chant, donc, et les guitares bavardes enthousiasment sans plus attendre celui qui, défricheur, évolue dans le souci de trouver »le » groupe qui lui rendra le quotidien moins tiède. Avec Foggy Bottom, je ne cherche plus; j’ai trouvé. Les sons 90’s, les cavalcades incoercibles (Ici Paris), les textes faussement naïfs car au final, ils narrent des choses qui nous touchent. Le souvenir, aussi, d’une époque encore présente dans nombre de mémoires et ici magnifiquement réhabilitée.
Ce n’est pas Que des conneries, appuyé, qui nous fera fuir. A l’inverse, il valide les dispositions d’un groupe aux sorties aussi éparses que significatives. Ses orages sonores douchent la morosité, l’éponyme Une histoire à l’envers ne baisse jamais la garde. Fonceur, il m’évoque des Welcome to Julian (ceux de Never so Close) qui auraient opté pour le Français. Son de maintenant, tendances d’antan, Foggy Bottom nous emmène avec brio sur des Sommets Brumeux; les siens. On l’y suit bien volontiers, le chemin est agité, animé, sans escale inutile.
On y trouve des choeurs sucrés (Une vie d’infortune), une légèreté pop, sur ce même morceau, qui nous caresse. Dans ce train nous met sur les bons rails, ceux d’un voyage poppy dont on fredonnera les paroles, dans un état de douce béatitude. Car il rend heureux, ce disque. Il valorise grandement notre scène, sort de l’écurie Twenty Something, plus que précieuse, plus que vraie, et s’impose de par ses qualités, sa simplicité confondante et décisive. Oser dire assénera la dernière salve, enchanteresse, d’un effort dont les scories shoegaze mettront elles aussi nos sens en joie.