J’ai déjà chroniqué Balms dans ce webzine, ayant accroché de façon définitive à leur noisy-pop millésimée. Il est donc logique de récidiver ici, le trio de San Francisco revenant avec un album assez irrésistible pour tout amateur de la mouvance mise en avant.
Mirror, c’est le nom du dit objet, confond rage et mélodie et ça lui réussit parfaitement. C’est le cas, entre autres et par exemple, sur Dark rider qui offre, en « surplus », une belle hausse rythmique. Nothing in et sa mélodie malmenée par une vague noisy, sa flamboyance mélodieuse déviante, font d’emblée la différence. On se fait shoegaze, la porte d’entrée est noisy, le vestibule pop et l’excès sonique guette à tous les étages comme à l’occasion de Bones. Tout ça sans jamais oublier la mélodie, qui étincèle au beau milieu des compositions. Il n’y d’ailleurs rien à jeter sur Mirror; Plane souffle une pop « sonic » aux reflets dreamy vivaces, No one is a way down fait lui aussi briller l’air pop de façon aérienne. Derrière ceci, l’orage est à l’affût. Retenu ou plus direct, il est partie intégrante du panel des boys.
I feel fine instaure une subtilité mordante, à mi-chemin d’airs avenants et de souillures shoegaze. Mirror, lui, étale sa durée (plus de 7 mns), ce qui en fait un titre plus psyché, qui lui aussi se pare d’embardées bruitistes. Que du bon, vous dis-je. Comme The room, presque contemplatif avant ses montées rageuses, ou encore Hands out qui me fait penser à Mogwai. Le rapprochement est sans nul doute flatteur, et entérine la qualité du disque.
Avec Candle (l’intitulé m’évoque Sonic Youth), finesse dream-pop et rythme affirmé font sensation. On breake comme chez Thurston et Cie, puis on trace à nouveau. Le travail est soigné bien que délibérément noisy. Setting sun l’achève sur une trame saccadée, spatiale mais encore une fois impolie dans le son. Balms sert ainsi un opus d’une qualité imprenable, à l’image de l’ep de Colision sorti sur le même label.