Le 21 mai 2019, j’ai rencontré Ali Lacey, aka Novo Amor, juste avant son concert au Krakatoa avec H.Burns et Gia Margaret pour parler de son album Birthplace et de ses différentes collaborations. Facebook de Novo Amor. Photos du concert au Krakatoa
Joseffeen : Il me semble que ton album traite de la façon de se trouver à travers des lieux, des gens ou la musique aussi…
Novo Amor : Oui, il est vraiment question de ça dans cet album. Il est lié à un endroit en particulier qui est Woodgate dans l’état de New York où j’ai passé 9 semaines il y a quelques années et où mon projet Novo Amor est né. L’album est un rappel de ce lieu sept ans plus tard et traite de la façon dont il m’a changé et a changé la façon dont j’écris.
Josffeen/Muzzart : Ton album a une atmosphère très rêveuse. C’est important pour toi d’amener les gens à ressentir des émotions de ce style-là ?
Novo Amor: Ce n’est pas quelque chose que je fais volontairement. C’est un peu un accident mais j’aime l’idée de voyager à travers une chanson, de commencer lentement pour aller vers un grand crescendo de façon très dynamique et cela peut faire passer par tout une gamme d’émotions.
Joseffeen : Y-a-t-il des artistes dont la musique te fait ressentir ce genre de choses ?
Novo Amor : J’ai grandi en écoutant de la musique rock qui avait ce côté très dynamique voire euphorisant parfois. Aujourd’hui les gens qui m’influencent sont, par exemple : Sufjan Stevens, Bon Iver ou James Vincent McMorrow. C’est trois-là sont mes principales influences je dirais.
Joseffeen : Ton album a un aspect très visuel aussi. Tu peux me parler un peu de la pochette ?
Novo Amor : Elle a été réalisée par un artiste de Los Angeles qui s’appelle Brooks Salzwedel. Il l’a fait sur quatre épaisseurs de papier calque. Il dessine sur chaque feuille et celle du dessous devient peu à peu moins visible sous les suivantes. Il a créé toute l’œuvre comme ça. La pochette représente l’endroit dont je te parlais tout à l’heure, la façon dont je le vois et dont il a beaucoup changé aussi depuis et le fait que je le perçois complètement différemment aujourd’hui. Il y a toutes ces choses que je reconnais dessus : les petites maisons, les arbres, le lac, puis il y a les choses qui ont changé d’aspect et ce sont développées. Il y a aussi ces sortes de rubans qui traversent la pochette et qui représentent le bonheur que j’ai pu ressentir là bas. Il n’est pas question d’essayer de retourner en arrière pour revenir là-bas à ce moment-là mais plutôt de dire « je suis content d’avoir vécu ça ». Et puis il y aussi le fait que, quand on se souvient de quelque chose, on ne s’en souvient pas exactement tel que c’était, on le modifie un peu quand on y pense et j’aime l’idée qu’à chaque fois que je me souviens de cet endroit, il ne cesse de changer pour devenir quelque chose que je ne reconnais plus tout à fait.
Joseffeen : Tes clips sont aussi très travaillés visuellement….
Novo Amor : Oui, les clips de « Birthplace », « Sleepless » et « Repeat Until Death » ont été réalisés par Sil van der Woerd & Jorik Dozy. Ils ont aussi réalisé le clip de « Terraform » issu d’un album que j’ai fait avec Ed Tullet. C’est via Ed Tullet que je les ai rencontrés d’ailleurs parce qu’ils avaient déjà travaillé avec lui. Ils aiment ma musique et m’ont proposé quelques idées qui m’ont beaucoup plu parce qu’elles avaient un côté documentaire sur des thèmes importants comme la pollution plastique dans les océans et comment nous sommes en train de tuer notre monde en fait. Nous voulions raconter des histoires à travers ces vidéos.
Joseffeen : Deux des clips se suivent.
Novo Amor : Oui, « Sleepless » et « Repeat until death ». Ils racontent l’histoire d’une famille en Mongolie et d’un petite fille qui tombe malade à cause de la pollution de la ville et se rend dans une communauté dont la vie tourne autour de l’élevage des rennes pour voir un shaman dans l’espoir d’aller mieux mais au final, elle ne peut pas retourner en ville car c’est trop pollué et les rennes meurent dans la communauté. Sil and Joryk voulait attirer l’attention sur la pollution et ses conséquences à travers un beau travail visuel.
Joseffeen : Tu as également travaillé avec Ethan Graham sur le clip de « Utican »…
Novo Amor : Oui, j’avais travaillé avec lui sur le clip de « Carry You » sur mon dernier EP et je voulais quelque chose de différent sur cette vidéo-là. Sur celle-ci, nous ne sommes pas focalisés sur le fait de faire passer un message mais plutôt de raconter une histoire.
Joseffeen : Tu es actuellement en tournée avec Gia Margaret et vient de sortir 2 titres avec elle…
Novo Amor : J’ai découvert sa musique quand je cherchais quelqu’un pour assurer la première partie de mes concerts aux Etats Unis en 2018 et j’ai adoré. Elle a fait la tournée avec nous et nous accompagne maintenant sur notre tournée européenne. Je trouve ça fou qu’elle était inconnu jusque là. Elle a passé quelque temps au Royaume Uni et nous avons passé du temps dans mon studio à jouer. Nous avons enregistré ces deux titres sur un weekend et avons décidé de ne pas attendre pour les sortir. Elle s’est plutôt chargée de l’écriture et moi de l’instrumentation lors de l’enregistrement. C’est vraiment un travail à part égale, ça s’entend sur les morceaux et j’en suis très content.
Joseffeen : ce n’est pas la première fois que tu collabores avec d’autres artistes. Travailler avec d’autres est quelque chose que tu apprécies en particulier ?
Novo Amor : ça peut être un peu déprimant de faire de la musique assis tout seul dans son coin et ça peut devenir ennuyeux de tourner toujours autour des mêmes idées alors c’est intéressant d’avoir quelqu’un avec qui échanger. J’aime travailler avec des amis, pas choisir quelqu’un au hasard. Ed et Gia sont des amis et c’est ce qui m’a plu dans ces collaborations.
Joseffeen : De nouveaux projets depuis la sortie de l’album ?
Novo Amor : Oui, je travaille avec le groupe Hailaker. Je les ai signés sur mon label Lowswimmer. J’ai joué quelques instruments sur l’album et l’ai enregistré avec eux.
Muzzart quizz :
Joseffeen : Quel est le meilleur endroit pour écouter de la musique ?
Novo Amor : Dans mon studio parce que j’ai de super haut-parleurs et dans un train parce que c’est lent et il y a le paysage qui défile.
Joseffeen : Quel est le tout premier album que tu as acheté quand tu étais enfant ou ado ?
Novo Amor : Je pense que ça doit être Conspiracy of One de The Offspring. J’adorais le skate à l’époque et le skate m’a amené au rock.
Joseffeen : Quel est ton meilleur souvenir de concert ?
Novo Amor : J’hésite entre deux : Ben Folds Five et un concert qu’il a fait avec un orchestre et qui était une performance incoryable et un concert de Sufjan Stevens que j’ai vu à Brighton sur la tournée de l’album Carrie & Lowell. C’était impressionnant.
Joseffeen : Quel est ton dernier coup de cœur musical ?
Novo Amor : Ethan Gruska. Son album est super, vous devriez l’écouter.
Merci à Novo Amor et au Krakatoa