2Sisters, c’est pas une affaire de soeurs et encore moins de bonnes soeurs. Ou alors, elles auraient vendu leur âme au rock’n’roll le plus brûlant qui puisse être, et l’honoreraient de façon directe et péremptoire sur ce Run baby run remonté, digne d’un Motorhead mais qui suinte, aussi, le crade d’un Mudhoney. Le tout uni avec maestria.
C’est bien simple, le groupe Francilien joue vite et fort, il s’écoute aussi fort et nous gicle à la face sans crier gare (Johnny). Son Down tire à boulets rouges, rageur, et donne un fidèle aperçu de ce qui nous attend ici. Vitesse ne signifie pas débraillé ou alors, c’est du débraillé maîtrisé. Remember est tout aussi cru, dépoli, malpoli, accompli. Le chant sent la rage, accompagné par des instruments au boucan dont on redemande plusieurs doses à l’issue de l’écoute. Ca trace souvent, sans regarder dans le rétro si ce n’est celui de formations « du passé » que 2Sisters égale en intensité.
Il est rare que le tempo baisse et quand il le fait (quasiment nulle part), le rendu reste impactant. My zombie girl ronde et lance du riff presque surf, l’éponyme Run baby run évoque la folie des Cramps et refile des déflagrations guitaristiques de haute volée. So fine, très bref, colle des beignes et offre des choeurs sauvages. Let me go fonce, riffe dru. C’est la déferlante, truffée de solos qui flinguent.
Play it loud, disent-ils. C’est une évidence, ça s’écoute à volume poussé. Closer Records les a signés, pour ma part je n’en suis aucunement étonné. Joker, long de tout juste 50 secondes, trousse un instru fou. A sa suite, Baby wants some R’n’R glaviote un rock garage endiablé. Les six-cordes sont colériques (Leave me be), on a l’impression que ces mecs-là pourraient damer le pion aux figures reconnues du genre. Ils finissent sur un Wake up à l’énergie punk, en conclusion d’un album qui rarement faiblit, voire jamais, et qui nous dévoile une formation d’un niveau ébouriffant.