« Superband » à la super zik, constitué de membres de Don Caballero, Ted Leo, Pharmacists, The Poison Arrows, Atombombpocketknife, The Ponys ou encore Thumbnail, Acquaintances arrive avec ce 8 1/2 lives à son second album. Un superbe premier essai a vu le jour en 2013 et la toute fin de ce mois de mai voit venir 8 1/2 lives donc, nouvel opus dont l’écoute me pousse déjà à la répéter, emballé que je suis par les 12 titres livrés dont certains (Mutual denial) m’évoquent, l’atout est énorme, Scott Mc Cloud de Girls Against Boys dans le chant.
Musicalement, on est dans du post-punk, dans de la noise millésimée. C’est du bon, le pedigree des mecs leur permet tout simplement un rendu imparable. L’urgence d’un And it all went back inaugural presque kraut bazarde déjà tout sur son chemin. De suite, le tapage est génial. Vif et ardent, l’album dépote. Flooded candle flickering flame envoie pareillement, sa batterie l’affole et le fait monter très haut en qualité. Difficile de ne pas succomber; A night in a town enfonce irrémédiablement le cou. Bruitisme et intonations vocales évoquent aussi Thurston Moore et Sonic Youth, c’est dire si le disque est bon! Comme un Poison Arrows, par exemple…
Chacun des titres mériterait ses quelques lignes; I’m an artisan goddamnit en fait partie, fougueusement mélodique. Sa brièveté le crédibilise, puis Barmuda triangle valide une cohérence, une unité de ton, qui font qu’à aucun moment on ne décrochera. Petits motifs de claviers, allant sans appel font de 8 1/2 lives un must total. This moment was due, doté à l’instar de quelques autres d’une batterie assénée, est addictif. Le titre éponyme suit sur une trame plus pop mais pas pour autant polie. Je suis comblé, beaucoup le seront avec cette rondelle 90’s savamment conçue.
Sur sa partie terminale, cette dernière continue à persuader allègrement. Elle se pose en restant vénéneuse (Mistakes, tout sauf une erreur justement). The last page nous ramènera à la lecture, celle d’un effort sauvage et racé dans le même élan. Preuve, s’il en est, que les unions entre musiciens depuis longtemps rodés peuvent provoquer des merveilles. Acquaintances ne dédaigne pas, de plus, la mélodie. Il l’enrobe d’atours écorchés. Il sait aussi, à l’image de A few seconds ahead of your ghost qui finit triomphalement, asseoir un style bien à lui, véritable drogue sonore pour ceux qui auront eu le bon goût de se l’envoyer.
Photo Andy Alguire