Label au nez creux lorsqu’il s’agit de dénicher des pépites électro-pop, Pschent abrite de nombreuses formations dédiées à ce courant. De fait, au vu de la diversité offerte et après 10 années d’ouvrage auprès desdits groupes, il devenait impératif d’en faire une « rétro ». C’est ici chose faite: la French Touch est mise en avant sur ce Pschent Decade fourni, qui comporte la bagatelle de 15 morceaux.
C’est donc un panorama complet que Pschent nous offre, Yan Wagner l’inaugurant avec son Changed (Jupiter remix). Lequel, en pulsant suivant des sons malins et une voix mi-crooner/mi-traficotée, donne une idée, encore restreinte, de la qualité dévoilée. Au fur et à mesure de la découverte de ce recueil qui accompagnera idéalement l’été, sur lequel Discodeine frappe lui aussi juste avec son Synchronize où Jarvis Cocker place son chant, on prend toute la mesure des qualités existantes.
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On ne dénombrera pas tout mais le panel est solide, varié; l’excellence électro-cold de Tristesse Contemporaine, par exemple, lui donne une couleur grise et en étire la portée. Ghost of Christmas entête avec des sonorités qu’il répète. CloZee dépayse, avant lui Scrath Massive aura joué, avec Koudlam, une électro sombre qui se détourne des voix connues (Waiting for a sign). Tatum Rush aura fait scintiller une électro-soul vive, racée. Voilà une « compil' » qui n’ennuie pas, largement révélatrice des aptitudes d’un label aguerri. Kandiafa nous y emmène à son tour un peu ailleurs, avec son Nyonton remixé par St Germain. Plaisir de France, avec Barbara Carlotti qui pour le coup s’essaye à un créneau électro-pop clair-obscur qui semble lui seoir, y va de son Herbes mauves.
Fort de ses ritournelles qu’on ne fuit pas, Pschent Decade présente ensuite un de ses rejetons les plus probants -à mon sens-; Slove et son Ce soir je m’en vais (feat. Maud Geffray), que retravaille Dombrance. Onelight suit, dansant. Léger aussi, en même temps qu’alerte, avec son Aldehyde. Mes chouchous de Nasser, marseillais les plus rock et cold de l’étalage Pschent, jouent après cela leur énorme Ghost radio. Celui-ci monte doucement en intensité, breake « nuageusement », use de sons maison qui font mouche. Un céleste The Permormers arrive dans ses pas avec un Ash presque murmuré. On remarque, ici comme ailleurs dans ce Decade, l’ingéniosité des sons et la variété des climats.
Enfin, Jean baskets propose un Amore mio club, aux consonances italiennes qui génèrent de l’exotisme. Et Rouge Rouge, pour conclure, parlera lui aussi d’amour. De manière saccadée et insistante, dans une coolitude communicative. L’efficience des 15 formations honorées ici n’est plus à prouver et Decade, tout en regardant dans un rétro où se profilent déjà de belles choses, laisse augurer d’un avenir tout aussi porteur en termes de qualité.