En étudiant le petit descriptif reçu avec ce six-titres dont la pochette, rien qu’elle, m’attire déjà, j’apprends qu’il s’agit d’un projet créé par Florian von Künssberg, échappé des excellents Lanskies que j’ai pu voir sur scène lors d’un Murmure du Son passé. Ledit projet répond au nom de Tropical Mannschaft, et s’appuie sur une base pop dont il n’aura de cesse, au long des 6 morceaux sans faiblesses qui le décorent, de s’écarter avec un bel à propos.
Avec Wonderful life, déjà, la pop scintille, brille de mille feux mais n’oublie pas de piquer un peu. On note, d’ores et déjà, des mélopées légères, qui s’incrustent, et un allant gentiment souillé qui rafle la mise. A l’image de Plastic Mermaids, chroniqué quelques instants avant cet EP réussi, Tropical Mannschaft est dans la recherche, probante, d’un univers personnel. La beauté des dieux le voit investir le Français avec aplomb. On est dans une pop aérienne, troussée sans faillir et hérissée de façon éparse. On n’a plus qu’à se laisser porter, Up the hill nous amenant à mi-chemin du disque en installant un groove détendu, des frissons poppy qui respirent la créativité, la simplicité décisive aussi.
Les airs du groupe se fredonnent, ses écarts sont abordables et lui permettent de ne pas perdre l’auditeur. Qui, avec un Himalaya qu’il gravira avec jubilation, entendra un mix stylistique adroit. Que des sons perçants étayent, pour au final générer un genre hybride et génial. Il est bon ce Florian, je n’imaginais pas en le photographiant au Murmure qu’il en serait là aujourd’hui, à nous refiler un EP surprenant et jamais dans l’attendu.
Et pourtant…
Guru suinte une pop…tropicale, que des choeurs enjolivent. Il est lui aussi excellent. Le second EP de Tropical Mannschaft touche alors à sa fin, mais l’énergie de ce Leave me out qui pulse et s’encanaille tout en offrant des plages psyché fait qu’à l’arrivée, on sait déjà qu’on y reviendra fréquemment, sûr de tenir là un objet précieux qu’on espère voir s’installer dans le temps.