Bordelais, Sweat like an ape! avait déjà gagné mes faveurs d’Amienois avec son Dance to the ring in our ears, sorti en mars 2017 et malaxant allègrement post-punk, élans africanisants , disco-punk et punk-funk.
Avec ce Spells that rhyme qui pointe le bout de ses notes 2 ans après, c’est une nouvelle salve méritoire, jubilatoire aussi, que nous livre le groupe. Dansant et fulgurant (Groom of doom), il t’emmène là où tu n’es jamais allé, pulse façon Liquid Liquid, te gave de tonalités obsédantes, fines mais marquées. On est de suite entraîné avec Wolf, qui évoque Sarah W_Papsun et déclenche la danse avec aisance. A la croisée de styles à l’union parfaite, les quatre Aquitains ne font pas dans la demi-teinte. My silent house les voit tracer, ils bénéficient de plus d’une jolie pochette qui renforce leur impact. La voix est racée mais peut dévier, suivant les le hors-piste pratiqué en l’occurrence. Witch, ensorcelant, permet à Sol Hess et ses acolytes d’alterner plans rudes et incrustes subtiles.
On se laisse aller à l’énergie brute mais pensée des bonshommes, à nouveau diaboliques de groove sur le Groom of doom cité plus haut. Et suivi de ce Watching Jarvis dance pas moins relevé, mélodieux mais soutenu, doté, aussi, de riffs secs. Tout ça tient parfaitement en place et nous emmène dans d’autres places. Même lorsqu’il redescend (Sweety), Sweat like an ape! trouve la cible. Puis il fonce en mode punk-funk en pondant un Shift énorme.
S’ils calment de temps à autre le jeu, c’est pour ensuite tirer à vue sans atermoiements. Spell délivre cette vigueur brute qui les caractérise, de même que leur adresse dans le recours à des sons qui ne font pas dans la radiophonique. Sur la fin, The swamp monster fait mouche en jouant un psychédélisme aux notes africaines, un tantinet kraut. Il monte en déviance, déjante puis retombe en maintenant la tension.
Enfin, c’est un Dancing with druids terminal à la voix narrative qui entérine un effort de haute volée, qui n’a de cesse de creuser le sillon d’un créneau original, porteur depuis l’avènelent de ce quatuor sacrément crédible.