Duo parisien féminin/masculin, Computerstaat joue une cold-wave qui évoque par moments Kas Product, marie les voix, froides bien entendues, et livre sur ce In the city captivant une sacrée pile de morceaux élevés. On pense aussi à Suicide (Why), synth-punk et post-punk sont de mise en plus de la noirceur à la Rev-Vega ici tutoyée dans ses sommets. Un premier essai, produit par Greg « Reju », avait déjà vu le jour en 2014. J’avoue ne pas en connaitre le contenu mais ici, l’excellentissime Radio rappelle dangereusement et de façon jouissive Frustration. On notera que c’est Nicolas Duteil, dudit groupe, qui est pour le coup aux manettes. Et que les deux comparses ont honoré en d’autres temps Kimmo, combo lui aussi crédible dans une veine plus « indé » teintée de noise, dont j’ai encore -motif de fierté- l’un des opus.
Mais revenons au son. Crypt suit une ouverture de choix et ne nous laisse pas…le choix; ça sera cold, minimal, tranchant et efficient. La voix de Natasha (ça y est ça me revient, Natasha Herzock dans Kimmo!) s’ajoute à celle de Mathieu, les synthés brodent des trames qui noircissent l’âme et, dans le même mouvement, la font danser. Il semblerait qu’on soit parti pour un trip sans retour, une plongée dans l’électro-cold que concocte à l’occasion, avec brio, Computerstaat (Shook). Ich bin klein use de l’Allemand, de l’Anglais, suinte une rage punk. Ca me porte aux nues, moi l’usager de drogue sonore. Wild touch, tout aussi remonté, permet aux deux aguerris de notre scène de trancher à nouveau tout en se tempérant. L’éponyme In the city touche à la moitié de l’essai en maintenant une attention optimale, une jubilation auditive continue.
Rafales de boite à rythmes, sèches et sans détours; motifs décisifs, chants urgents et guitares bavardes; Computerstaat se révèle. Ses formats sont courts, Politics étend toutefois très légèrement le format, baisse la cadence sans entacher la qualité. On est même loin et Negativ, après le Why cité plus haut, balance une électro-cold dont les claviers fous mènent la danse, dont le riffs secs remettent Gang of Four au goût du jour.
Avec War, l’ambiance est à nouveau cold; Natasha module son chant, entre cri et instants de mesure relative. Les sons fusent. On est à l’unisson, il ne fait guère de doutes que l’association de ces deux-là était une évidence. White nurse met Mathieu en avant, chant « late 70″s/early 80″s » à l’appui. A deux et selon une formule dénudée, on performe et on ravira la frange la moins « solaire » du public d’ici et d’ailleurs. I can’t sleep finissant le boulot sur un mid-tempo hargneux dans le chant, plus doucereux dans son décor, au refrain scandé. Excellente fournée.