Actif depuis 2006, donc aguerri, le H-BURNS de Renaud Brustlein nous gratifie depuis plusieurs sorties d’une pop-américana des plus estimables. Sensible, fin mélodiste, il récidive ici avec son Midlife. Lequel, avec brillance mélodique et une certain ressenti, met d’emblée tout son monde d’accord avec un enchaînement imparable allant de Tigress (groove délié et doux-amer) à Crazy ones (pop-rock américana pétillante) en passant par le second essai, un Actress à la folk-music étincelante. On sent, on entend, le talent d’orfèvre de H-BURNS. Il magnifie ce titre en unissant sa voix à un organe féminin et fait du bon, du bien, avec trois fois rien.
Avec Sister, on est à nouveau en terrain folk ténu et à nu. Voix « de dame » marquante (il s’agit tout de même de Kate Stables) à laquelle Renaud répond, trame fine et dénudée suffisent à gagner les coeurs. On s’inscrit alors dans un créneau posé mais musicalement soigné, illustré par Tourists.
Gentiment « grondant », ledit morceau précède Leaving, qui nous fera…rester. Américana-folk, certes, mais de manière vivante, animée. C’est beau à entendre, le rockeur que je suis aimerait toutefois se confronter à des élans plus nerveux mais la qualité des chansons fait la différence. L’éponyme Midlife, au mid-tempo scintillant, le confirme. Saturday, paisible comme…un samedi de début de week-end, permet encore à notre homme de se distinguer. Sa voix, émotionnelle, marque son identité. Ce n’est pas Pretty mess qui fera parler la poudre mais à défaut de « percuter », il installera une atmosphère délicate sécurisante.
Black dog est lui plus vif, monte en intensité jusqu’à tutoyer les sommets pop-rock. Mélodiquement, c’est parfait et cette fois, ça pulse. Voilà un essai qui a le mérite de casser la dynamique du subtil tout en trouvant sa place sans forcer. Subtilité que Dreamchaser étend avec joliesse, au son d’un canevas pop-folk loin d’être figé. Si le registre posé peut, chez d’autres, ennuyer voire faire décrocher, il parvient ici à capter l’attention durablement. Le morceau est de plus gentiment piquant, la guitare posant des notes un brin noisy. Ceci avant que Friends, restreint au chant ou presque, finisse de façon brève un disque au climat doucereux mais de choix, signé par un H-BURNS à la discographie aboutie.