Luis Francesco Arena. A l’évocation de son nom et après réception de ce disque, High five, abrité par A Tant Rêver du Roi, je me suis dit qu’en des temps datés, j’avais écouté. Que c’était bien, aussi, sans toutefois en avoir de souvenirs très précis.
Il y a alors le son, la meilleures des manières de marquer l’auditeur. Et là, notre homme s’y entend pour tisser un folk subtil, qui n’est cependant pas l’unique matière de son disque puisque des essais plus pop s’y invitent, l’excellent Every missing part en « tête de gondole ». On démarre dans un jeu fin, Gillian voit le tourangeau s’illustrer sur une trame folk, donc, animée par la batterie tout en conservant sa subtilité. Associé à Nicolas Cueille (Room 204, Seal of Quality…), il tire de cette union une belle capacité à trousser sa folk, à lui donner des contours multiples.
Ainsi, With new eyes s’avère pur, strictement folk. Alors qu’A picture of you est plus pop-folk, plus énergique. Et aussi sincère, aussi accompli. La paire recourt même de façon brève à des incrustes gentiment électro (Colorblind) qui loin de dénaturer le registre offert le décorent discrètement. Ceci avant qu’un très atmosphérique New attraction, finaud mais doté d’une réelle âme, et de soudains « excès », ne se fasse valoir.
On reste cependant, dommage au vu de l’aptitude de « LFA » à s’emporter, dans une relative retenue. Guess my powers illustre, malgré sa beauté, le constat. Mais comme bon nombre d’autres morceaux, il trouve l’ornement juste, le petit détail « étayant » qui le rend attachant. Et Counterclockwise, appuyé, souffle lui une power-pop/folk des plus profitables. Entre emportement et instants de musicalité peaufinée, il culmine. Puis Poisoner, lui aussi subtil mais vivant, renforce le tout.
On arrive alors au trio de fin, qu’inaugure Breathe. Un essai bref, qui nous fait passer à Fake alibi. Posé, aussi entier que l’artiste qui le conçoit. L’option demeure prudente, j’aurais pour ma part aimé qu’elle inclue d’avantage de titres au nerf plus palpable. Cela n’empêche toutefois pas l’attractivité du rendu. Que Simple math termine de manière d’abord ombrageuse, en son début. La pureté du chant faisant contraste avec ce ton sombre, pour conclure en mode…folk, pur et aérien, un bel album aux instants d’énergie directe un peu trop épars…à mon goût.