Yules, projet mené par Guillaume Charret, fait dans la pop mélodieuse, sincère, et l’honore sur ce A thousand voices qui a pris à notre homme un certain temps de « maturation ». Ceci lui permettant d’enfanter un disque attachant, fait non pas de mille voix mais de la sienne, douce et expressive.
En outre, le registre n’apparaît pas uniquement chatoyant; l’éponyme A thousand voices, en ouverture, est même vif, séduit par sa fraîcheur et laisse augurer d’un contenu attachant. L’impression sera d’ailleurs validée par The other inside me, ciselée dans une pop-folk lumineuse et entraînante. Le travail de Yules est subtil, certes, mais jamais inerte. Sa finesse atteint les sommets sur Fall grief ainsi que le temps d’un I can’t wait poli mais bien conçu. On sent et on entend le vrai dans le labeur de Charret, on commence alors à se dire que sa pop s’affine trop. Mais ledit morceau s’emballe joliment, met de l’énergie dans sa pop élégante. On prend plaisir à l’écoute, on se sent bien en compagnie de ce disque accueillant. Et qui, à la fin de ce même morceau, s’enhardit même franchement. En restant simple, Yules touche au but.
Après cela, Another song (to L.C.) se fait presque psyché, un tantinet électro (je pense alors à Nestor is Bianca, ancien projet de Lionel Laquerrière), et convainc lui aussi, en se faisant subitement rock. Au fur et à mesure de la découverte de l’opus, on s’en entiche. Et Past is present, sucrerie pop alerte dans son côté ténu, nous charmera aussi. Il faut le dire, on est là en présence d’une belle oeuvre. A bridge anyway réinstaure cette même pop sautillante et attachante, aux traits rock bienvenus.
River, court, mêle les voix et porte un léger ombrage folk au rendu. If (feat. Lonny Montem) joue fin mais soutenu. L’essai reste beau, s’agite gentiment sous le joug de la batterie. On ne quitte pas ce A thousand voices sans fautes, qui s’achève sur Detailed view. Un morceau terminal bref lui aussi finement pensé, au bout d’une dizaine de chansons de haute qualité.