C’est slacker, c’est aussi noisy et gorgé de mélodies pop qui « filent le smile », passées à la moulinette bruitiste. Ca s’appelle Normcore, ça vient de Montreuil sous Bois. Et ce Six pack aux six titres enchanteurs pour tout « 90’s addict » semble être l’EP « de la maturité » (laquelle? ah oui, celle qui consiste à concevoir, sans relâche, des bombinettes 90’s) pour ce groupe fan de Pavement, mais aussi de Yuck (bon point supplémentaire), ou encore Dinosaur Jr, pour faire court.
90’s, vous disais-je donc. Avec le superbe Buddy Bud, on plonge dedans la tête la première. On se croirait chez Weezer, refrains power-pop et guitares jouissives cohabitent « trop bien ». C’est explosif, ça se modère avec des encarts adoucis, et ça tape dans le mille. Indie jusqu’au bout des cordes, Normcore enchaîne avec son Back row kids brut et doux, rêche et caressant. La passion habite les mecs, en plus d’une dérision délibérée mais qui n’empêche aucunement l’excellence du rendu.
Excellent, Daddy le sera avec ses airs pop encanaillés, bourrus, dézingués par des grattes qui riffent dru.
Les voix alliées font effet, puis le très Pavement Snot (Malkmus adorerait) force lui aussi l’adhésion. Le fracas des guitares est bien bon, chaque morceau vaut d’être écouté « en tournant le bouton bien à droite ». Le rythme s’emporte, puis le titre prend fin. Ah non, des sursauts noisy merveilleux le refont vivre. Et nous avec. En termes de douceur pop sautillante, souillée avec soin, Calypso est un must. C’est ici le Dinosaur Jr de Jay Mascis qui ressurgit, de même que le Sebadoh de Lou Barlow. Les guitares, une fois de plus, sont jouissives. Et turbulentes.
Il faut alors, déjà, conclure l’affaire. One track mind s’en charge. Puissamment, en mode grungy et noisy, en réjouissant l’auditoire. Normcore, en six titres, affiche certes ses influences, mais réussit la prouesse d’égaler leurs aptitudes et à enfanter des plages aussi marquantes que peuvent l’être celles de ses sources d’inspiration.