Dans le sillage dudit album, questions à des sudistes affûtés, au rock sans courbettes…
1) Oh les gars, FABULOUS SHEEP, c’est quoi ce nom ?? Bon OK, j’ai trouvé l’album « Fabulous », tiens à ce sujet qu’en pensez-vous, de ce disque ? Correspond-il à vos attentes de départ ?
Oh mec, c’est notre blaze depuis plus de 10 piges, c’est le seul nom de groupe qu’on ait jamais eu, et on le gardera jusqu’à la mort ! C’est le nom qu’on a trouvé alors qu’on avait 13/14 ans et qui dit : Tous des moutons, tous dans le même bateau, mais faire ses propres choix, choisir sa vie, son futur, ses besoins, ses envies. Croire en ses rêves, créer son propre troupeau, et c’est ce qu’on fait aujourd’hui.
Concernant le skeud, on est très fier de notre premier album qu’on a enregistré et mixé nous même, avec du matériel amateur. C’est une photographie du groupe qu’on était il y a 2 ans. La synthèse de notre histoire jusqu’à présent et la base solide du groupe que nous sommes aujourd’hui. À vrai dire, on est déjà focalisé sur le deuxième album, qu’on est très impatient d’enregistrer, et de faire mieux que le premier.
2) Vous venez, si je ne m’abuse, de Béziers qui est tout de même la ville dont étaient issus nos fabuleux SLOY avant de migrer vers Rennes. Espérez-vous une carrière similaire, sachant qu’Armand et sa clique ont pu sortir 3 albums dont aucun ne s’avère creux ou « commun » ?
En effet, on vient de Béziers comme les excellents Sloy. On partage avec eux une certaine rage biterroise! héhé. On ne connaissait pas quand on a commencé. On enregistrait une démo dans un studio de Béziers il y a presque 10 ans et il y avait un mec qui traînait au milieu du matos. Il nous a dit qu’il voyait très bien la musique qu’on faisait (très très mal à cette époque) et nous a réglé nos guitares et les amplis. On a appris que c’était Armand et on a découvert Sloy à ce moment là. Mais j’ai vraiment kiffé récemment, et je trouve que c’est un groupe unique dans le rock français, avec trois albums très personnels.
3) À l’étude de vos dates live, j’ai trouvé un calendrier très fourni ; la scène serait-elle votre « drogue saine » ?
C’est devenu un besoin, oui ! On se nourrit de ces moments partagés avec les gens en concert, l’énergie qu’ils nous transmettent, c’est ce qui nous fait vivre. Et c’est vraiment incroyable. On aimerait faire 300 concerts par an.
4) Quels sont les retours, à l’heure actuelle, sur votre disque ? Accordez-vous une certaine importance aux avis des médias dont certains, et j’en suis, n’ont jamais pratiqué la musique ?
Pour le public, il faut leur demander, fais un sondage ! Bien sûr, on a eu que des retours positifs de la part des gens qui nous supportent, même si la qualité du son et un peu entre l’album studio et la démo. Et puis j’imagine que c’est compliqué de venir voir un type et lui dire qu’on aime pas son premier album. Après il peut toujours y avoir des critiques constructives, mais je pense que c’est des choses dont est déjà conscient…
Concernant la presse, il y a beaucoup de gens qui ont adoré et qu’il l’ont dit de très belle manière, c’est gratifiant et c’est l’avis d’une personne. Mais pas plus que ça. Surtout heureux quand notre musique touche les gens, et encore plus quand ils comprennent parfaitement ce qu’on veut exprimer que se soit la presse, un musicien, un gosse de 12 ans, ou un inconnu dans un bar-concert obscur après un concert.
5) Y a-t-il au sein de la scène rock française, que je trouve qualitative, des formations ayant particulièrement retenu votre attention, voire influencé votre manière de faire ?
Il y a surtout des groupes qu’on apprécie humainement et qui mettent toute leur énergie de façon positive dans leur musique et avec qui nous sommes devenus amis comme les Psychotic Monks et Johnny Mafia et nos frères Mata Hari, avec qui joue Jacques, notre batteur. Et bien sur il y a d’autres exemples…
6) Quel est votre avis sur la région dont vous venez en termes de groupes, de lieux où jouer et de structures de soutien ?
Il y a 10 ans, une douzaine de jeunes groupes de rock jouaient à Béziers tous les mois dans les bars du centre ville. Il y a eu des associations, des festivals indépendants mais c’est difficile de tenir à moyen terme, car ça demande beaucoup de temps et de l’argent. Aujourd’hui, Béziers ne compte qu’un seul endroit où faire du rock : la péniche « le Capharnarhum »… Les artistes ce n’est pas ce qu’il manque. Après faut gagner sa vie avec et faut souvent y arriver seul dans un premier temps.
Photo du groupe: J.C. Azria