Trio barjot composé de Moon au chant, David (Maximum Kouette, Maxi Monster Music Show) à la batterie et Daniel à la guitare (Mano Negra, tiens donc!, Saez, Mano Solo), LA Poison a démarré début 2016 sous l’égide de Moon et David, en couple dans la vie comme au sein du projet. Après un premier EP, le groupe à l’identité musicale forte, bigarrée, sort cet album éponyme qui évolue librement, de manière irrévérencieuse, entre rock, électro, touches new-wave et un soupçon de cold-wave. Le mélange est osé, riffant, et se pare de tubes dingues (Smash you up), dopé par des grattes bavardes. Ca prend d’entrée, feeling poppy et voix barrées, sons bien trouvés forment un tout accrocheur (Super hero). C’est même une enfilade de morceaux forts, entre Devo, les B 52’s pour la fantaisie récurrente…et LA Poison surtout!, qui nous est servie.
Chez ces derniers, on groove sans relâche (The last train). Les refrains fédèrent, les synthés imposent leurs ritournelles. Résolument à l’opposé des « manières », LA Poison sort l’artillerie rock dans les six-cordes, qu’il couple à un allant électro sans appel (Black pulses). Cherchez pas, comme dirait l’autre: il vous sera difficile de résister. Le disque décrit en ces lignes est de ceux qui, en plus de n’inclure que des titres-tubes, se veut divers. New-wave sur Mrs Jane, LA Poison joue ensuite un Open your eyes rock et tranchant, à la voix mutine.
On ne s’arrête pas en si bon chemin; on pense aussi à Blondie, parfois, et on succombe. Je me rends alors compte que dans mon « title-dropping », j’ai oublié l’excellente deuxième chanson, un 5.6.2169 taillé dans un rock « mongoloïd » à la Devo. LA Poison malaxe tant et si bien, pour le coup, qu’on entend ça et là lesdits groupes sans réellement les assimiler comme influences perceptibles. Son Reach out,d’abord chanté en Français, souffle un funk-rock savoureux, remonté, complété par des inclusions en Anglais. C’est aussi dur que léger et tout, ici comme ailleurs, tient debout sans efforts.
Sur Wanted girl, sons de claviers simples et guitares encore une fois mémorables, sans jamais en faire des tonnes, enfantent une nouvelle compo imparable. Shake it, riffant également, rappellerait bien la folie d’un Rita Mitsouko. Le rapprochement est évidement à porter au crédit de LA Poison. Qui, avec un ultime morceau « auto-intitulé », finit de convaincre en mode électro-rock un brin funky, exécuté avec une folie créatrice, et un sens du « mix » stylistique, qui honore grandement ces trois fauteurs de troubles hautement recommandables.