Lyonnais d’origine, Nico Chona & the Freshtones joue un blues-rock souvent rugueux et a le bonheur de sortir, avec ce disque éponyme, son premier album. Fort de participations à plusieurs festivals de renom, le groupe y est à son avantage et joue solide dès l’amorce, avec un Wheels of obsession bluesy-rockab aux riffs sévères. Rock’n’roll, le ton est donné et rarement il baissera en termes d’intensité, malgré certaines incartades par trop posées. Le quatuor saura cependant se modérer sans trop ennuyer, prendre un tournant apaisé qui passera l’épreuve (Again and again), choisir la mélodie dans un flux tendu; il le fera toujours avec à propos.
Avec Run, le blues sonne grave. Retenu et bien tenu, il s’emballe ensuite et donne savamment le change. Puis Screen boy, positionné quelque part dans les 70’s, suinte à son tour le vrai. Les Rhodaniens jouent bien, avec sincérité.
Ils s’offrent une parenthèse acoustique, plus folk, avec The heat. Et aiguisent leur discours avec Black sky man, plus direct. Secousses de la rythmique, assaut des guitares, tout est ici bien ficelé. Hello se fait, à l’instar de The heat, plus folk, un brin mystique. Ces moments tranquillisés, dont fait aussi partie The winning wind, voisinent avec des essais qui, eux, tracent et rugissent (Rollin and tumblin).
Les mecs ne déjouent pas, ils se montrent, de plus, sobres et finauds (Goldtop sunday blues) tout en gardant leurs penchants rudes. L’album est équilibré, quand bien même on aimerait l’entendre plus souvent s’enhardir. Ce que ne fera pas Catalin crest, qui malgré ses atours adoucis met joliment fin à l’oeuvre en présence.