Cinquième album, label « perso » nommé Extreme Eating pour Jason et Andrew « from Nottingham »; le moins qu’on puisse dire est que Sleaford Mods, paire de lascars british à la contestation captivante, s’inscrit dans la durée. Preuve en est, ce Eton alive où ils perpétuent leur hip-hop cette fois un poil plus délié (Policy cream), mais dont l’impact s’avère, again and again, conséquent.
Il faut dire que les mecs ont créé un genre, l’ont imposé, et le réitèrent sans faiblir. Ils conservent leur allant (OBCT), et se démarquent sans attendre, la « faute » à un début d’album avec lequel on se sent de suite en phase (In the payzone, rap tranquille aux sons bien bons, puis l’excellent Kebab spider, aux basses folles). Le débit est soutenu, on déblatère en disant, de plus, des choses dignes d’être prises en compte.
Avec When you come, sons électro et hip-hop détendu s’acoquinent. Quel que soit le ton adopté, Sleaford Mods convainc. Top it up renoue avec une scansion plus marquée, le panel semble s’étendre. C’est, en tous les cas, plus que bon à entendre. Flipside balance sans crier gare une électro-punk fatale. Si on aime les deux gaillards dans leurs embardées débridées, ce qui est ici le cas, on les suivra aussi dans leur instants plus « doux ». Substraction, qui suit, honore d’ailleurs leurs penchants les plus soutenus, adroitement bricolés, minimaux mais qui soignent les maux.
Sans ingrédients superflus, Sleaford Mods maintient le flux. On se surprendra à brailler ses refrains, tel celui de Big burt. Sa colère fédère, ses morceaux nous prennent dans leur lasso, forts d’une énergie punky truffée de sons urgents (Discourse). On les écoute sans que surgisse le doute, le terminal Negative script achevant de nous convertir, si ce n’était déjà fait, à un style singulier, crédible tant par son discours que par le biais de sa formule musicale.