C’est un duo brestois, composé de Prince J au mic et Lord Wimpy à la basse. Il m’est « envoyé » par Peter Woodwind, du label décalé Super Apes. De ce fait, je reçois cet EP et allez savoir pourquoi, je me dis qu’il va être bon, « autre », groovy, délirant.
En plein dans l’mille! Man Foo Tits, c’est le nom dudit projet, me fait jouir les écoutilles avec ce First Jets qui est son premier EP, entre Beastie Boys pour le hip-hop foutraque, Stupéflip pour le délire vocal, Whale pour le délire sonore et pas mal d’autres choses, encore, ici génialement imbriquées. On s’y perd et déjà, Bouffeur de cheese nous envoie dans la face son « country-hop » bricolé, où en entend aussi du Beck. Musicalement, c’est barré et créatif comme pas possible. On s’amuse avec les chants, on saupoudre de l’électro, du rock et en faisant mumuse, on fait surtout mouche. J’accroche sévère, merci Peter, me dis-je déjà!
Le bougre ne peut être de « moyen conseil », la preuve m’en est à nouveau offerte sur un Gringo aux airs électro-country-hip-hop mâtinés de sons fous, de vocaux tchatcheurs, imparable. Doté, de plus, d’une accélération estimable en sa fin.
On est embarqués, la paire bretonne sonne. Son mix est au sommet. Elle fusionne, mêle sur Master Trap (John??) l’Anglais et le Français, avec succès évidemment. On ne sait plus où on en est, on sait juste qu’avec First Jets, on a entre les mains, entre les fouilles aussi et surtout, une révélation. On ne se fait donc pas priver pour continuer l’écoute, aux basses, sur ce morceau, démentes. C’est alors CopaKobane, fait d’un rock leste et dansant, un tantinet froid et au bordurage rap, cela va de soi, qui déclenche les trémoussements.
Ses riffs griffent, on y oscille entre coolitude et assauts assumés. Et pour finir, A320 et son verbe une fois de plus délirant, son « pulsage » irrésistible à base de quatre-cordes charnue, de sonorités issues de cerveaux penseurs, nous le dicte clairement; Man Foo Tits fait là un carton. Le tout dans une fausse désinvolture qui enfante, sans conteste possible, un premier jet que ma platine joue d’ores et déjà de façon compulsive. Bring the mic!