Trio lyonnais entièrement féminin, qui inclut entre autres une fille de Satellite Jockey, Tôle Froide livre un délicieux mix entre chanson naïve et attractive, no-wave et synth-pop. Cet album éponyme, savoureux, offre dix titres qui dès le premier d’entre eux, un Les Michel.le.s à la fois soutenu et guilleret, porté par de jolis chants alliés, une basse groovy et des synthés entêtants, font sensation.
Avec Tôle Froide, en effet, on s’aventure dans des territoires originaux, qui changent de cadence, balourdent une énergie punky saccadée (Energie volcanique), et font preuve d’une belle identité. Le disque est de plus assez court pour plaire sans se défaire. On succombe autant à la douceur des chants, comme l’illustre RDV 8H15, qu’aux trames cold presque joyeuses des donzelles. Celles-ci font, avec trois fois rien, de belles choses sans surdose. Un tramway nommé T3, quasi-instrumental qui évoquerait The Cure entre élans froids et scintillement poppy, les montre encore à leur avantage. Tout comme Mylène Farmer – Maman a tord, joueur, ludique dans ses sonorités, entraînant.
Les claviers président, ils forment de belles ritournelles (Cours Valou). On breake, on opte soudainement pour une autre orientation et tout ça n’entame pas le travail, abouti. On n’en rajoute jamais, on toucherait presque même, en l’occurrence, à un genre nouveau. Aux limites du dub sur Instrumentale, mais de manière toujours libre, aventureuse. Police nationale impose ensuite son flux frontal, lo-fi comme en bon nombre de recoins de l’album. Pogo tactile, léger comme l’air, concluant finalement un ouvrage louable, d’une qualité gentiment insoumise.