Trio rock Sicilien, Daydream fait dans le 90’s millésimé. Mené par Enzo Pepi, qui a déjà pas mal bourlingué et s’appuie ici sur deux acolytes efficients issus de la gent féminine, le groupe fait ses preuves et même bien plus avec cet album éponyme qui ravive le souvenir de Sonic Youth, Sebadoh, Dinosaur Jr et toute la vague noisy.
Entre mélodies sensibles et inclusions noisy, donc, en recourant aussi à des zébrures grungy, Daydream signe un opus sans faiblesses. Dans les traces de A patched love, déjà de haut niveau, I am a wonderful mechanism confirme brillamment. Dans la voix, il y a du Thurston et on pensera à St Johnny, groupe injustement oubliée des 90’s, pour les intonations. Le flux est souvent tendu mais Daydream continue à exceller lorsqu’il se fait plus doucereux (It rains on my soul).
Fort d’un déséquilibre des genres qui semble le créditer (1 homme, 2 femmes), Daydream s’emballe après un début retenu (The stone is radiant), joue sans filtre, vrai et crédible. On adhère à ses plages murmurées (Electric silence) autant qu’à ses embardées déchaînées (Plug). Le riff est sec (The night of the living dead), l’attaque franche mais les nuances judicieuses.
Il s’agit donc là d’un « debut album » accompli, à la subtilité occasionnelle qui se laisse largement écouter (I don’t really have to wake up). The end parachevant l’ouvrage en montant progressivement, d’abord presque post-rock…pour le rester, en laissant derrière lui le regret lié à sa trop courte durée. Qui n’entache en rien, notons-le, la portée d’un disque réussi du début à la fin.