Fleuron du label Les disques Bongo Joe, adepte de la différence stylistique, Altin Gün, combo turc basé à Amsterdam, jouait ce vendredi soir dans le théâtre du Safran amienois. Qui allait vite se retrouver garni, en son devant, d’une centaine de danseurs increvables, massés devant un public qui lui aussi en a eu pour son argent, pour un tarif qui plus est très abordable.
Altin Gün, en effet, c’est , déjà, très dépaysant. C’est très actuel de par le genre créé, rétro dans les intonations turques à l’ancienne, psyché, folk, rock aussi, funky parfois, et aussi dansant que puissant quand les musiciens, à l’unisson, y vont de leurs assauts. Un live du groupe, c’est une expérience et dès les premiers instants, on s’est retrouvé ailleurs, à onduler du bassin, transporté par les chants qui se succèdent, un saz qui embarque son monde magistralement. La proximité est de plus évidente, la scène sied à merveille à Merve Dasdemir et ses compagnons de trip.
Entre « chaloupage » et attaque plus vigoureuse, Altin Gün donne à entendre…du jamais entendu. Le Safran s’embrase, il est d’ailleurs plein et les présents auront pour le coup vécu un moment privilégié. Hybride, pareille à nulle autre, la mixture d’Altin Gün est épicée, remontée, nous fait quitter nos bases et notre zone de confort. On ne peut la qualifier, elle est avant tout à vivre et elle enivre. Sur une bonne heure à l’issue de laquelle on n’aura pu rester de marbre, on se dit, conquis et heureux, qu’il est bon de « s’envoyer » un tel son, avec l’unique regret lié à la soirée; l’absence de stand merch. Intense, magique et singulier à souhait.