Trio parisien, Hélice Island fait dans le « slow-core », indie et « folky », à la Low ou Swell et en fait la brillante démonstration sur ce six titres éponyme. Trompette et violoncelle étoffent un registre envoûtant jusque dans ses penchants les plus tristounets (Back in the room), dont les sons répétés avec simplicité suscitent l’adhésion en plus de nous plonger dans une délicieuse torpeur qui, de temps à autre, peut s’agiter (Sad), revêtir des atours lo-fi superbement chantés par des voix à l’unisson.
Avec Anytime, aussi vif qu’au ralenti dans son déploiement, on est déjà dans un savoir-faire indéniable. Allégorie 90’s captivante, étayage inédit et rythme affirmé, voix un brin mutines forment un tout aux nombreux atouts. Voilà une révélation certaine, issue qui plus est de nos terres.
Avec Over there, on est de nouveau dans une « inertie » expressive, à l’ombrage lui aussi communicatif. On n’est pas loin, en qualité, des pointures du genre. Le tout est fin et obscur, ouvragé. The queen of the river est même un hymne « Swellien » décoré par la trompette et avec jubilation, on y fait trempette. La touche féminine, ici dominante, se mariant de manière enchanteresse aux encarts masculins.
Le violoncelle, de son côté, brode lui Wrong, ultime chanson bénéficiant des deux voix en parfaite phase avec l’ornement musical. On y chemine, une fois de plus, dans un intense ralentissement. Déjà plus que prometteur, Hélice Island attise l’empressement d’en entendre plus, balance des dissonances sur ce dernier titre, dévie, et signe au bout du compte un superbe essai.