Originaire de Boston, Tall Heights est un duo indie-pop moucheté de folk. Son nouvel album, Pretty colors for your actions, n’est pas son premier et la paire américaine s’y montre globalement crédible, développant de doux airs à 2 sans, toutefois, oublier de donner de temps à autre dans le plus vigoureux (House on fire). Mélodique, simple dans son approche, elle annonce la couleur avec Not like it was, cuivré, vocalement attractif, doté de sons à la fois rock et folk. Joliment borduré, ce premier morceau démontre que Tall Heights s’y entend dans ce registre qu’il va ici sans cesse étendre, avec sagesse certes mais pas seulement. White frost penche de ce côté, mais la légèreté de ses atours fait la différence. Oslo est un peu de même teneur, on s’en tient à des abords avant tout « caressants ». On pourrait s’ennuyer mais heureusement, les deux hommes acidulent gentiment leurs essais. Et Red bird, alerte, les voit même accentuer la cadence, faire dans une pop-rock de choix.
Avec Gold, ensuite, ils réitèrent une douceur animée, des chants fins. Puis The deep end, porté par une électro-pop aussi sombre qu’embellie par les organes vocaux, met de l’énergie dans le rendu. C’est bienvenu tant les options chatoyantes ici dominantes manquent, parfois, de « piquant » en dépit d’élans un tantinet plus audacieux. Les sons sont toutefois de belle facture (Over now), le panel suffisamment large pour ne pas faire bailler l’auditoire. Le morceau précédemment nommé allie adroitement sonorités hypnotiques, voix encore une fois douces et envolées rudes.
Nous voilà alors presque à la fin de l’aventure et c’est Fire escape, vivace, qui fait honneur à ses créateurs. De fait, on profit d’un « terminus » plutôt réussi quand bien même Roanoke, dernière chanson plus retenue, plus aérienne, se montre certes belle à l’écoute mais un peu trop bridée, à l’image de quelques morceaux qu’on aurait aimé plus encanaillés, plus frontaux.