Projet de Fabien Larvaron, Jocari arrive avec ce A river of many things à son 4ème album. On peut y entendre une musique folk au ralenti, dénudée, sincère. Sur des formats étendus (le premier morceau, Hesitating, dure près de 9 minutes), Jocari déploie une finesse et une douceur qui ont le mérite, malgré ces temps étirés, de ne pas lasser. Ainsi, on trouve sur The vanishing grace de jolis cuivres et chacune des cinq plages proposées met en avant le petit détail, le plus qui la fait briller. Ceci en plus d’une cohérence d’ensemble indéniable. Le jeu, de plus, est subtil mais vivant. L’album de Jocari est de ceux dont on s’imprègne, de ceux qui peuvent, aussi, faire fuir de par son parti-pris folk délibéré, décliné sur de longues minutes.
Il n’empêche, son climat a de quoi attirer. Son « low-folk » dégage une belle unité, une ferveur toute en retenue, parfois même trop bridée. On le croirait joué à côté de nous; c’est un compagnon proche, qui accompagnera avec mélancolie certains temps de notre vie. Et qui, dans son apparente quiétude, réserve de légères « boursouflures », brèves, telle celle qui orne A line to Aline. Bel essai, chaleureux et sans fard, que ce disque issu de l’écurie Les Disques Normal.