French Boutik est parisien, ratisse ses influences en France (Nino Ferrer, Polnareff) mais lorgne aussi côté british (Kinks, Jam), signant avec L’âme de Paris, chanté en Français, ce qui est tout de même son second LP (3 EP’s étant également déjà sortis). On y trouve une pop-mod qui se trimballe entre classe et énergie, qui se fait rétro sans que ce soit trop, et séduit de suite en nous emballant avec son Strasbourg St Denis affuté qui ouvre le bal. Dans cette boutique française, on s’attardera car on y trouve des mélopées vives, belles mais encanaillées. Mi-masculin/mi-féminin, le groupe tire le parti maximum de sa mixité. Pédaler pour des prunes, qui chatouille les 60’s dans son côté délié, le présentant sous des aspects plus posés. Mais c’est pour mieux, dans la foulée, placer une offensive aussi racée que groovy et appuyée (Amis sur Facebook). La mixture de French Boutik est revigorante, originale, et efficiente. Passé recomposé la dynamise en jouant une power-pop de haute volée.
Loin de moi ne nous éloignera pas, on pensera aux excellents Rebels of Tijuana pour la classe parfois urgente du propos. On aborde après ça la face B et Beta gamma fuzze joliment. Révélation en ce qui me concerne, « validation » pour d’autres, le quatuor francilien aime aussi le live -une pelletée de dates est d’ores et déjà planifiée-, sait faire dans la joliesse alerte (Belle erreur), et dispose d’un verbe qui dit des choses. The word est issu du même tissu, confortable mais aussi un peu « rêche », d’une élégance sans trop de complaisance.
En fin d’album, La faute nous régale de sa finesse un poil jazzy, de ses excès verbaux, et musicaux, bienvenus. Les voix montrent la voie, l’ornement musical hybride leur rend la pareille. Et pour finir, c’est le titre éponyme qui y va de ses notes. Sur une note, justement, difficile à classifier. Aérienne, un peu psyché, doté de petits encarts déjantés, en clôture d’un disque brillant.