Producteur-compositeur français, Polérik Rouvière a trempé ses sons dans diverses tambouilles, dont celle du groupe électro Ledge ou encore avec Yann Tiersen, de même que dans le domaine de la BO de cinéma. Suite à une épreuve amoureuse récente, il tente le pari de l’aventure solo, sous le patronyme d’ Ulrich Forman, et choisit pour cela le format pop.
De fil en aiguille, pop donc, folk ou électro, il en vient à ce Chapter III-A perfect storm à l’allant pop qui chatouille parfois les Beatles (GO oN), se montre souvent doucereux mais assez « juteux », en tout cas, pour imposer notre homme. Il débute déjà bien, sur un 1234 qui, lui, m’évoque nos regrettés Bewitched Hands. Beauté poppy, choeurs à l’avenant, breaks « folky »; il y a déjà tout pour plaire. If you want to, second des dix morceaux joués, la jouant plus délié, plus tranquille, en s’avérant tout aussi bon. En faisant le pari d’une option à dominante légère, Ulrich Forman ficèle de bien bonnes « songs ». A l’image, d’ailleurs, de Today qui vient clore le trio introductif. Il alterne entre moments enlevés et habillage folk (All I want), décore ses compositions avec de discrets motifs.
Il monte parfois gentiment (trop peu?) en intensité, puis retombe dans ses penchants sages (Hold me). On se laisse bercer, on n’est pas bousculé mais ses formats cotonneux donnent l’envie de s’y lover. You gotta say swingue et dégage une force pop-rock évocatrice, encore une fois, des Fab Four. Home est également assez alerte, mélodique cependant. On acquiesce.
Avec It’s allright, c’est une plongée raffinée en eaux folk qui s’offre à l’auditeur. Il est alors déjà temps de se quitter, après une belle série de créations subtiles. I’m in love (part 2) , après le Go on cité plus haut, tirant le rideau avec délicatesse, parfois trop mais toujours de belle manière, pour révéler, ou confirmer pour ceux qui le connaissaient déjà, un artiste au talent ici brillamment exposé.