Jur, c’est Jur Domingo, arrivée en France à l’âge de 23 ans. Et qui, depuis, a fait des rencontres décisives, dont celle de Julien Vittecoq, qui lui ont permis de monter ce groupe, Jur, nourri au live, au théâtre, à l’expressivité. Il était fou est son quatrième album, un peu fou, un peu doux, parfois brut . En explorant son site, riche comme l’est son activité, très plurielle, on se rend compte que le projet vit musicalement depuis une dizaine d’années. Bien rodé, donc, il fait usage pour le coup de 3 langues différentes(Catalan, Français, Espagnol), puise dans un rock aux formes variées et livre au final un opus de 17 titres, enregistré live à la Commanderie de Vaour.
On ne triche pas chez Jur, on privilégie le vrai et on peut signer des essais à la retenue intense (Loin), commencer avec un rock qui se fait cru et dénudé, rageur aussi (A marée basse). Jur dégage une émotion pure et brute. Intrusa souligne sa musicalité, sa justesse dans les arrangements, qui usent du minimum et parviennent à stimuler les sens. Carnaval la démasque, adroite avec les mots. Elle use de plusieurs armes musicales, transpose dans son oeuvre sonore la théâtralité…du théâtre.
De trames folk (Viens) en rocks bourrus (Seul survivant), la longiligne dame trousse un album concluant. Son cachet rétro (L’éponyme Il était fou) lui fait honneur, son Juste ici la replace sur une voie folk dérangée, ombragée. Son album est une belle réussite. Souvent à nu, il prend fin sur un Follow me rock, contrepoint racé aux essais folk dominants qui la caractérisent tout en se montrant ouverts et divers.