Tourangeau (ça rappelle les Portobello Bones), Jim Ballon joue en trio noisy des chansons tempétueuses, dont cinq forment ce Drying stuff on woodfire bien bon à l’écoute. Si mon repérage s’avère « fin », il s’agirait de sa première sortie (un « Special acoustic live » a depuis suivi) et à l’audition, on est vite happé par l’alliage entre une voix douce et une instrumentation qui, si elle ne dédaigne pas les motifs subtils, se montre grondante, noisy même.
Sur plus de 6 minutes, Flavien Légland et ses complices soniques dérapent délicieusement. La performance se renouvelle, de manière plus assénée encore, avec Buried treasures can wait qui lorgne tout à la fois vers le psyché, la noise, des plages froides et une voix fragile autant qu’assurée. Les humeurs du morceau sont versatiles, il s’agit là d’un second essai de haute volée.
Plus loin, le groupe surprend en se faisant folk, le temps d’un ensorcelant Told you so, acting so aussi très lo-fi, dénudé. Le format est réduit, cette fois, mais aussi marquant. La vitesse revient clairement avec un trépidant Cold, nouvelle réussite noisy-pop, également un peu post-punk avec des atours…cold. Tiens, il y a aussi du « dreamy » dans les voix et on sera loin de s’en plaindre.
C’est alors le tour de l’ultime morceau, avant que je m’attaque à l’écoute du live acoustique. The sun goes down, sur un rythme leste, donne ses coups de griffe sonores tout en s’élevant dans le cosmos. Jim Ballon sait faire et balade son auditeur, le malmène pour à l’arrivée lui faire grand bien. Il feint l’apaisement pour mieux zébrer, ensuite, son répertoire à l’aide d’élans dignes des plus grands moments 90’s. Une excellente cuvée.