Oh attends, y viennent de Béziers. Comme Sloy. Ils ont fait les Trans Musicales et le This is not a love song. Ils comptent 250 dates et 2 ep’s qui ont donc précédé ce turbulent, et plus que probant, disque éponyme.
Fabulous Sheep, c’est son nom, livre donc là son premier grand format. Et d’emblée, autant vous l’dire, ça gicle sévère avec un People around me tapageur, punk dans sa vigueur. Un tube, déjà. Je jette alors un œil à la liste de dates 2019 des bitterois; elle est déjà conséquente et je me prends à espérer que leur acharnement live trouvera ici la plus belle des traductions. Je ne serai pas déçu! Arrive en effet le poppy et brillant No more crazy sound. Pop certes, mais agitée, chantée à l’unisson et portée par un feeling rock assumé. Et voilà qu’on réitère la performance sur In this world, fait lui aussi d’un rock juteux. La soie des mélodies se fait « bouger » par un rock cogneur, puis après cela les riffs de Kids are back, son énergie irrésistible, raflent la mise.
Allez, on peut dans la foulée lâcher un tempo plus posé, Hotel le fera passer sans problème. On reste en territoire pop, pour le coup plus « tranquille » bien qu’assez intense. On se permet, dans la foulée, un Marijuana blues folk/lo-fi; ça passe encore une fois comme une lettre à la poste.
Wasting time et son post-punk fourré de sons malins, Suicide et son urgence inarrêtable; Fabulous Sheep empile les titres forts. Et ce n’est pas Wandering souls, tout aussi rapide et euphorisant, bien breaké, qui fera faiblir le rendu. Alors que Black bird, saccadé et bien « décoré », le confirme; l’album a la capacité à nous tenir en haleine jusqu’à son terme. Law N°1 suinte une power-pop pas moins addictive, la cadence est encore une fois alerte, le morceau parfait. Un côté Noisy à la Sonic Youth s’en dégage et la mélodie demeure intacte, prise dans le flux tendu des gars d’Béziers.
Ceux-ci nous réservent alors trois derniers titres béton, à commencer par The souls we carry in our heart. Rock à nouveau percutant et enivrant, qui crédibilise si besoin était une formation souvent directe et inspirée. Qui se calme un peu avec Take shelter, retenu mais malgré cela versatile puisqu’il monte ensuite en intensité. Bien construit, sonique (Sonic?), ledit morceau laisse ensuite la note de la fin à To the limbo, court instrumental qui permet à l’auditeur, avant de réappuyer sur « Play », de retomber d’un ensemble bluffant, plein à ras-bord de morceaux de haute volée.