Trio de vétérans ayant encore la gouache, Hot Chickens a déjà derrière lui une flopée d’albums où il rend hommage, dans le contenu, à ses « inspirateurs » dont il égale ici la valeur et, puisqu’il s’agit d’un live et que les mecs y sont plus qu’à l’aise, l’intensité.
Avec ce Bootleg, enregistré en août 2013 à Gedinne (Belgique), qui précède -super news- un album prévu en 2019 ainsi que des rééditions, Hervé Loison et ses comparses balancent sans crier gare un rockabilly millésimé, aux reflets clairement rock’n’roll. On pense aux Cramps pour la folie dégagée, aux Stray Cats pour le groove débridé, entre autres « noms de renom », et le trio joue sans baisser la garde. La furie est leur moteur, la maîtrise leur essence. Keep a knockin’ ferraille en premier, turbine à bloc et le leader incite le public à prendre part à la déferlante Hot Chickens, ici nourrie par les chaloupes d’une slap bass, un chant remonté, des guitares qui mettent le feu et une batterie implacable.
Actif depuis 1999, le groupe puise dans une succession de décennies bien évidemment « datées » mais source pour lui d’inspiration inépuisable, qu’il passe à la moulinette « maison » et dote d’un son actuel qu’on devinera, et on s’en réjouira, très live. Rockabilly boogie, à l’instar des autres morceaux et tant par son intitulé que son impact, résume bien l’orientation et l’énergie avec laquelle on joue sur les planches. Les Hot Chickens voulaient retranscrire l’esprit du live, c’est chose faite et l’écoute se fera d’une traite.
On se remémorera leurs prestations, endiablées. On sera dans l’empressement, celui de les revoir, mais aussi de se remettre dans les fouilles leurs opus, tous racés. Si leurs 20 ans sont lointains, c’est depuis 20 ans, pourtant, qu’ils nous abreuvent de leur son vrai et sans pose aucune. Motorcycle girl fonce et braille, Save your soul étend la durée, s’emporte jusqu’à tracer sans se retourner sous l’impulsion entre autres d’un harmonica fou. Avant cela, une ribambelle de morceaux frontaux (17 au total, on est de plus généreux chez les « Chickens ») auront fait leur œuvre (Surfin’ bird, percutant). Un must, à vrai dire, dont nous soulignerons qu’il n’est disponible que jusqu’au 5 janvier 2019, indisponible à la vente, et par conséquent téléchargeable. C’est chose faite en ce qui me concerne et je m’en félicite, ledit live m’ayant séduit au point que j’en parle ici. L’écoute et la présence aux concerts du groupe valant toutefois mieux qu’une brève bafouille en ces lignes.