Sixième opus de Ladytron, qui met fin à une pause de sept ans, Ladytron est qualifié de plus « vigoureux » que Gravity, leur précédent, plus éthéré.
A l’écoute, on note déjà la valeur des treize titres, dreamy (Far from home), souvent entraînants et passant sans vergogne du doucereux au plus pimenté (Paper highways). Until the fire et ses sons presque shoegaze créent déjà une accroche, sur une cadence soutenue. Tiens, il parait qu’ Igor Cavalera est de la partie aux futs! On ne s’en plaindra pas et sans faire dans le trash, Ladytron ne nous fera pas regretter l’attente prolongée.
Plus loin, The island suit un déroulé plus éthéré et le quatuor continue à bien œuvrer. Tower of glass vous gagnera avec sa mélodie perdue dans les cieux, douce et intense, chantée par une jolie voix « de femme ». The animals, lui aussi alerte, vous séduira tout autant avec ses sonorités vaporeuses, son atmosphère dream-shoegaze des plus attractives.
On navigue donc entre les ambiances, entre la vaporeux et plus appuyé, avec succès. Deadzone joue la carte électro-pop à la We Have Band, le groupe démontrant son adresse dans la création de sons, de rythmes, qui plaisent aux écoutilles. On le suit avec délectation dans ses moments bondissants, tempérés par le chant (Figurine). You’ve changed embrasse une dynamique rock, en recourant aux sons « maison » qui enivrent.
C’est un sans-faute, l’audition des derniers morceaux en apportera la preuve. Horroscope mixe rêverie et agitation, c’est un peu la marque de fabrique des londoniens et ça fonctionne sévèrement bien. The mountain desserre l’étreinte mais fera son œuvre de par ses atours songeurs. Ladytron, sans sembler forcer, signe un disque qui sans aucun doute tient la route. Il ne fléchit pas même pas en sa fin, là où d’autres posent le jeu et peuvent ennuyer, avec ce Tomorrow is another day certes tranquillisé mais assez envoûtant, et complémentaire du reste, assez « dark » aussi, pour consacrer les Anglais.