Joyeuse clique dans laquelle on retrouve entre autres et notamment Simone Ringer et Raoul Chichin, Minuit est apparu dans la scène hexagonale avec un EP flamboyant, porteur de l’imparable « Flash« . Créant ainsi la surprise, il réapparaît avec Vertigo et ses douze titres entre funk, rock, électro et touches new-wave ou encore funky (Glacial). Le tout savamment agencé, dopé par les grattes de Raoul et la voix de Simone qu’accompagnent Joseph Delmas et Klem Aubert.
Avec Blondie, dont le groove dansant fait mouche, on comprend que Minuit, en plus de définitivement imposer son style, va nous faire tanguer. On touche certes à la déviance inspirée d’un Rita Mitsouko, mais la progéniture défriche tout de même ses propres terres. Paris tropical nous donnera des suées, il ondule et riffe sec. Minuit ratisse large dans les genres, dont il réalise une jolie et attractive synthèse. Exil se veut tout aussi dansant que le reste, Le goût du sel déploie une basse qui fera bouger les bassins. Obsession, plus saccadé, avec son funk spatial, vient après cela apporter de la profondeur au champ sonore du groupe.
On préfèrera cependant Minuit dans ses élans enlevés, tel ce Vertigo qui donne son nom à l’album. Tubesque et entrainant, il entame avec brio le second volet du digipack. Oran en présente les côtés plus tranquilles, plus dépaysants aussi. Les textes de Simone valent le détour, ce qui ajoute à l’attrait de Minuit. Moaning for love outrepasse lui aussi le niveau requis pour rester en tête. Funky et acidulé, « trémoussant » et parfois offensif, Minuit nous accompagnera jusqu’à des heures tardives. Même dans ses essais posés, il nous réserve des encarts rock bienvenus (Harry tueur).
S’il baisse la garde sur Cimetière des amitiés, il nous dit Au revoir sur son ultime chanson, suivant une note pop aérienne. De manière moins directe et alerte, donc, mais sans que l’option ne vienne entacher le résultat final, digne de l’EP qui l’a précédé.