Connu pour être le leader des Black Spiders, qui ont tiré leur révérence en avril 2017, Pete Spiby se « teste » aussi en solo. Pour les besoins de ce Failed magician, il s’entoure de « glorieux perdants », dont des membres de formations indé comme The Wonderstuff ou The Wedding Present, entre autres nombreuses « pointures méconnues » conviées à apporter leur note.
Et cela lui réussit! Il parvient, avec son équipe élargie, à pondre un album aux reflets d’emblée grungy (Lightning bolt), qui fleure bon les 90’s. Sur ce titre introductif, on pense à Soundgarden dans sa période Badmotorfinger. L’entrée en matière est bonne, elle se « mélodise » avec Bible studies mais sans perdre en pouvoir d’attraction. On croit, clairement, entendre la scène de Seattle. Entre Alice in Chains dans sa version claire, si on peut dire, et Pearl Jam. Avec, à la suite, une touche acoustique presque « coin du feu » audible sur Friday night (just died in Saturday morning’s arms). Avec la montée électrisante de rigueur, on a un début d’album plus qu’honnête. Que We used to be friends, qui convoque les mélodies torturées des formations précitées, renforce. Tout comme Why not let them come, avec son tempo mélancolique contagieux et ses soudains excès.
Spiby et ses complices n’innovent en aucun cas, mais là n’est pas le but et le rendu est très souvent crédible. Les gros riffs et la rage de Wrap me round your little finger amènent de la rudesse et l’éventail parcouru prend de l’ampleur. Failed magician ne comporte aucun creux. Guiding light est lui aussi puissant, ancré dans cette ère dont beaucoup de groupes valeureux ressortirent. Leur fiabilité est ici égalée, Mary Lous Dawg posant le jeu avec ses reflets bluesy avenants.
Sur la fin, Working for Mary Jane maintient le cap, mélodique. Thrown to the wolves, plus brut, aux guitares plombées/acérées, tirant la dernière flèche d’une rondelle aux influences perceptibles mais, en l’occurrence, bien digérées et dont ce Failed magician égale régulièrement la portée.