Qualifié de « duo punk cabaret » jouant entre autres à l’aide d’une palette -c’est dire le décalage des deux comparses-, Brice et sa Pute fait dans la fantaisie sonore, selon un minimalisme parfois fougueux (un excellentissime Madame Pique, qui ici cingle et déraille). Sur ce Musique actuelle fort de sept titres, il y de la distinction vocale elle aussi loufoque (l’inaugural L’Oiseau, majoritairement chanté en Anglais), et une…palette de sons singuliers, qui font eux aussi l’accroche de Marie Nachury et Pierre Chanel, épaulés pour le coup par Ernest Bergez.
On n’est donc pas en territoire conquis, les lyonnais se risquent et y gagnent en individualité. Sons fous et narration barrée (Adriana Karembeu), chants à l’unisson (Les seins rouges), le tout sans rajout aucun ou presque: avec trois fois rien, Brice et sa pute n’arrivent pas à rien, loin s’en faut.
https://www.youtube.com/watch?v=IH1snn6ThQI
Avec Les banquiers du chœur, on reste sur cette voie ironique. Le morceau s’apparente presque à une comptine, d’obédience folk. Fantaisiste, donc, et ingénieux, le groupe n’a pas son pareil. Nul étonnement, dès lors, à la retrouver chez Dur et Doux, label de sa ville également dédié à la différence, à la surprise.
« Banquiers du chœur, banquiers du choeur, banquiers du choeur, bonjour… », se met-on alors à fredonner alors que se profile la fin du disque. Avec, tout d’abord, Les pains surprise. Chants unis, trame à nouveau réduite à sa plus simple expression. Voix, basse, rythme discret, pas besoin d’en faire des palettes. Voilà une clique forcément estimable, qui se joue des conventions. Son Opération bikini final, porté par une « section rythmique » qui trace, le consacrant comme illustre représentant d’une musique « autre » et finalement très actuelle car créative et démarquée de toute autre sortie par trop convenue.