Belge, de Liège plus précisément, Helium Horse Fly a pour vertu de s’adonner à une musique brute, de matière noise mais qui sait aussi se faire délicate et insidieuse (In a deathless spell), sur ce Hollowed qui réunit six titres. Difficilement qualifiable, le groupe s’appuie sur une voix féminine un peu « tout terrain », aussi stylée et occasionnellement belliqueuse que la trame sonore qui l’accompagne, incantatoire (un massif Happiness en amorce) qu’en d’autres temps plus nuancée.
On pensera à nos Sleeppers nationaux pour les ruades noise, ou encore à Héliogabale. Mais il est évident qu’ici, Helium Horse Fly trace ses contours « à lui ». Algeny privilégie la finesse, Marie Billy et ses acolytes semblent d’ailleurs prendre un malin plaisir à brouiller les pistes et ce faisant, ils captivent. Il y a dans leur recherche un groove lent et obscur (ce même titre).
Heureux d’entendre un rendu aussi démarqué, on trouve alors sur notre route ce Progeny plus griffu, aux secousses décisives. Helium Horse Fly instaure une retenue tendue qui fait tout son charme et contribue grandement à son impact.
On trouve dans l’opus des scories post-hardcore, des panoramas post-rock et jamais l’ennui ne vient nous nuire. Monochrome pose, à nouveau, une quiétude troublée. C’est indéniable, les Liégeois tirent leur épingle du jeu. Shelter conclura, suivant ce même procédé joliment ombrageux, une sortie pas commune, expérimentale mais jamais trop mentale, assez ouvragée, et personnelle, pour qu’on s’y attache sur la durée.