Trio Estonien, I Wear* Experiment a déjà sorti un album, en 2016, intitulé Patience. Ce Jupiterz aux cinq titres plutôt électro-pop, chantés par un organe féminin, sont donc son prolongement et s’avèrent assez accomplis, bien placés entre électro-pop « classique » et élans plus barrés (Discoveries, ultime morceau du disque, à la fois « club » et ombrageux).
L’éponyme Jupiterz donne le la, brumeux, « organico-synthétique ». Bon, on ne crée rien mais d’entrée de jeu, le rendu passe et suscite assez de sensations pour plaire. Almere, avec ses sons virevoltants et son groove appuyé, venant confirmer dans la foulée. Il y a là suffisamment de déviance, de « dansabilité », pour ne pas être mis au placard à la première écoute. Et Dogs, doté lui aussi de sons ingénieux, sans surcharge aussi, nous embarque dans le cosmos. C’est plaisant, on se laisse aisément porter. Une certaine énergie porte le tout, qui arrive alors à son exact mitan.
Avec Chances, I Wear* Experiment garde…toutes ses chances. On part d’une amorce nuageuse pour ensuite s’emballer. La progression est lente mais bien amenée, le morceau se suffit à lui-même avec son canevas simple et, surtout, une fin noisy et percutée. Le groupe est réellement attrayant lorsqu’il sort, comme sur cette terminaison, de sa zone de confort. Wait for another suit en se parant de sonorités, c’est ici assez notable, bien pensés. Pour un rendu de qualité, qui gagnerait cependant à s’enhardir de manière plus marquée.