Inépuisable, le créatif Olivier Mellano avait déjà émerveillé son monde avec un premier album éponyme, fait d’une pop tapageuse et inobéissante, en 2015 et sous le nom de MellaNoisEscape.
Avec ce Heartbeat of the death, il récidive, aidé de ses comparses à dominante féminine, et livre une noisy-pop qui, sous des airs apaisés, dérape de façon récurrente et génère vite un intérêt optimal. Widest scale et ses secousses noise magnifiées par un chant pur, déjà, passionne; on expérimente, on crée du bruit harmonieux, on quitte les sentiers d’un format maintes fois rabâché ailleurs. Sur Overwhelming joy, il y a un parfum de Sonic Youth, mais « Rather ripped« , une belle sensibilité pop se faisant sentir jusqu’à l’ivresse. MellaNoisEscape peaufine ses mélodies, les souille aussi, avec un grand savoir-faire. Black scintillas convoque lui aussi l’obscure finesse de Thurston Moore and co, démontre une certaine aptitude à planter un climat envoûtant. Puis le lent et prenant The glint, free, zébré de sons dérangés, confirme l’option aventureuse, cependant globalement accessible, du tout.
Le propos est clair et sombre, impose des contrastes judicieux. Vitreous circle est ténu, dénudé, déviant de par ses sonorités inhabituelles. The expected world monte progressivement en puissance, atteignant des sommets de mélopées dépolies. L’opus est d’une qualité plus que conséquente. Avec Heartbeat of the death, qui donne donc son nom à l’ouvrage définitif, on replonge dans une pop magnifique, alerte dans sa subtilité.
On attaque alors la fin des réjouissances mais un imparable trio nous attend, prêt à nous faire succomber. Avec dans un premier temps ce Comforting monsters, aérien, tout aussi fin. Convaincant dans la quiétude, le défricheur sert ensuite un Hold the void à la fausse tranquillité, entre beauté et traits plus noisy. On est depuis longtemps conquis, il n’y a alors plus qu’à se laisser par Across from the castle. Un ultime essai pop majestueux, court mais marquant, qui ferme donc la marche d’un album en tous points réussi.